Le Manoir du Chéniat

Jalon XX

Conçue à l'origine comme maison de vacances, liée à une maison locative, cette habitation est occupée par Marcel Depelsenaire comme résidence principale lorsqu'il prend sa retraite. Abritée sous une enveloppe continue à plusieurs versants, la villa s'ouvre largement sur le jardin, avec ses angles créés, tandis qu'elle s'avance, imposante et fermée, côté rue. Les larges pans de toiture donnent un caractère d'unité au volume d'ensemble. Sous ce toit, le haut du bâti s'allège par la diversité du traitement et un souci du détail. Malgré la masse, l'architecture est sensible et légère. L'effet de boîte compacte est évité par le biais des éclatements de coin. Ceux-ci créent de l'intimité à l'entrée, de la quiétude et un abri pour les terrasses du jardin. La tour de guet, arrondie, crée une charnière entre les deux habitations et sert de circulation verticale à la maison. La dualité des façades se ressent naturellement. En fonction de leur situation, la matérialité des surfaces des murs change. Côté rue, la façade est faite de pierre rugueuse, côté jardin, elle est plus fantaisiste, avec des colombages et des céramiques colorées. L'intégration d'anciens morceaux de sculpture à la façade lui donne une certaine animation. Le jardin est également réalisé dans le goût du détail, avec des jeux de marches et perspectives. Les effets d'enveloppe, de protection et d'intégration à la nature se rapportent à un « style forestier », comme l'architecte aime le surnommer, style basé sur les modèles anglais et américains, fondant les bases de son romantisme régional.

(voir aussi :  Le Grand Chéniat ; Villa Dewez ; Villa Bailleux ; Villa Genval ; Villa Baussart ; Villa les Mésanges ; Villa du grand Chéniat ; Villa Famerée ; Villa Paquet ; Villa Varlet-Dupuis ; Maison Stampe)

Irene Lund, Mélody Ben Haddou