Cité de l'enfance

Jalon XX

La Cité de l'enfance de Marcinelle affiche, dès sa création, l'ambition d'être un orphelinat modèle. Le projet s'inspire du « Boys Garden City » de Woodford Bridge à Londres, l'un des orphelinats pavillonnaires de l'organisation caritative fondée par Thomas Barnardo. 

Le projet initial est constitué de treize pavillons, dont une école d'assistance, un pavillon de gymnastique et un pavillon administratif, installés dans un parc arboré de 5,5 ha. Le terrain étant traversé par un téléphérique de transport de houiller, la commande comprend également un petit pont de protection, sous les câbles qui relient les deux parties de la cité (aujourd'hui démolie). 

L'ensemble est réalisé par Marcel Leborgne et Raymond Van Hove, tandis que Victor Bourgeois suit le projet comme membre du Comité d'hygiène publique du ministère de la Santé publique. 

En 1947, Bourgeois remplace Van Hove, aux côtés de Leborgne, pour l'extension du projet en onze pavillons, sur une surface de 6 ha. Trois types de pavillons pour orphelins sont conçus, en fonction de tranches d'âge. Chaque pavillon abrite seize enfants et une puéricultrice ; chacun accueille au rez-de-chaussée cuisine et salle de jeux et propose des dortoirs, à l'étage. 

Les pavillons sont réalisés en briques rouges et jaunes, ils reposent sur un soubassement en pierre bleue. Leur modernisme s'affirme par la présence de fenêtres en longueur, de hublots et de toitures plates. 

Pour l'extension, de 1947, Leborgne et Bourgeois mettent au point deux nouveaux types de pavillons, tout en proposant le même jeu graphique dans l'utilisation des briques de parement. Les corniches ondulantes, si caractéristiques de la première phase, sont abandonnées pour des corniches simples et rectilignes. 

La Cité de l'enfance a récemment été transformée en ensemble d'habitations. La plupart de ses pavillons existent toujours, mais ont subi des transformations importantes. 

Le classement du site a eu lieu après une mobilisation des historiens de l'art André Lierneux et Béatrice Garny, qui, en 2010, avaient réuni 1.700 signatures.

Iwan Strauven