Georges Hobé

Bruxelles, 1854 - Ixelles, 1936

Ébéniste et ensemblier venu à l'architecture en autodidacte, Georges Hobé se manifeste au travers d'expositions à partir de 1894. Son travail est remarqué sur le plan international dans les expositions de Tervueren, 1897, Turin, 1902, et Milan, 1906. 

Fervent défenseur des arts décoratifs modernes, il continue d'exposer, mais il en vient à l'architecture domestique dès 1897, en parfait autodidacte et commençant par sa propre maison d'été. Le succès ne se dément pas jusqu'en 1914. Il érige une centaine de villas ou d'immeubles urbains au littoral, à Bruxelles, mais aussi à Anvers, Bouillon, Gand, Liège, Mons, Namur. Il ne néglige pas les petits programmes, notamment de service urbain.

Il accède à la commande publique à partir de 1902. On lui doit ainsi le Royal Yacht Club d'Ostende, le nouveau Kursaal de Middelkerke (détruit), et, à Namur, l'ensemble du Stade des jeux et du Théâtre en plein air ou le nouveau Kursaal (en partie détruit), le tout inscrit dans la réappropriation des boulevards, notamment en bord de Meuse, et de la Route Merveilleuse. Il réalise également quelques villas dans les environs. 

Gratifié d'une solide réputation d'homme de métier et de commerçant avisé, Georges Hobé fait largement confiance aux jeunes venus se former chez lui (Fernand Bodson, Antoine Pompe, Jean-Baptiste Dewin). Proche d'artistes du groupe des XX, il est aussi perçu comme un artiste, au solide jugement de goût. 

D'abord inspirée par le home anglais, son architecture, inventive, logique, non dénuée de fantaisie, sans dogmatisme et n'engendrant pas de dépenses inutiles, est orientée vers le confort et l'agrément, toujours en intime relation au site. Des influences germaniques marquent ensuite son travail, qui ne s'est jamais départi d'une écriture personnelle ; Jean-Jules Eggericx le trouve supérieur à pas mal d'élucubrations pseudo-décoratives. 

Maître dans l'art de rencontrer les souhaits d'une bourgeoisie émancipée, il lui arrive de commettre des exercices de style, sans cesser de diffuser des modèles d'habitat sans ostentation, d'un modernisme tempéré par les traditions héritées des Arts & Crafts et par le bon sens constructif. 

À l'apogée de sa carrière, il bénéficie de la confiance de Léopold II et des ministres des Travaux publics. Il garde une activité sporadique jusqu'en 1930.

Raymond Balau