Aubette de Balmoral et abris en bois

Jalon XX

Signée et datée 1909, l'aubette de Balmoralest bâtie entre les hôtels qui bordent le rond-point des routes vers Spa ouTiège, où aboutissent l'avenue Léopold II, la promenade Princesse Clémentine etla route du Golf. Ce petit équipement traduit un souci pour le service urbain (comme au littoral, à Bouillon et à Namur) – prélude à l'art civique, conciliant intérêts publics et privés –, couplé à une passion pour les quartiers de villas. 

Dérivé d'un modèle élaboré en 1902 par Hobé pour Le Coq-sur-Mer, il est plus modeste, mais contribue néanmoins à l'identité du lieu. Ses troismurs en moellons équarris de grès local rehaussés de détails en pierre detaille calcaire, supportent une toiture à croupettes et coyaux, le versant leplus saillant protégeant la façade ouverte vers la voirie en prenant appui surdeux poteaux de bois établis aux abouts des murets bas prolongeant lesmurs-pignons ; la menuiserie est peinte en vert à chanfreins rouges.

L'intérieur est, en outre, éclairé par une fenêtre percée dans chaque mur-pignon, et équipé d'une grande banquette en bois filant sur deux côtés, aboutissant à une cloison en bois largement vitrée, isolant un petit local pour la vente de journaux. Le remplacement de la couverture en 2019 sauve le bâtiment et laisse augurer une restauration complète. 

Pour agrémenter l'accès au site depuis laville, Hobé dessine de plus trois abris en bois d'une exécution robuste adaptée à l'espace public, également pourvus de banquettes, avec cloisons coupe-vent vitrées en partie supérieure. 

Un des abris sur plan carré, avec banquettes en L dans chaque quart, est pourvu d'une toiture en pyramide octogonale avec avant-toit. Les deux autres ont un même plan rectangulaire, deux séries de banquettes à accoudoirs adossées de part et d'autre d'une cloison vitrée, le tout sous toitures plates largement débordantes. 

Celles-ci sont ultérieurement surmontées de bâtières inélégantes, mais l'ensemble de l'aubette et des abris, ceux-ci également restaurés par des associations locales avec l'aide des pouvoirs publics, est unique en Belgique, les constructions similaires de Hobé au littoral ayant disparu. 
 

Raymond Balau