Stade communal Louis Piérard

Jalon XX

Jacques Dupuis a seulement 24 ans quand il reçoit la mission de réaliser le stade et la plaine de jeux pour sa commune natale. Victor Bourgeois, son ancien professeur de La Cambre, le signale au bourgmestre socialiste de l'époque, Georges Plumat. Le projet est dessiné en 1938, en association avec Maurice Lhoir et Jean Van Laethem, des confrères plus expérimentés. 

La réalisation, bloquée durant la guerre, est relancée en 1946 avec la pose de la première pierre par le prince Charles et le Premier ministre. Mais c'est seulement en 1952 que les travaux sont entamés pour se terminer trois ans plus tard. Par rapport à l'avant-projet initial, plusieurs éléments ne sont pas réalisés, ou partiellement, comme la plaine de jeux. L'expression architecturale évolue aussi. 

Le volume principal est la tribune couverte par une structure élancée et dépouillée en béton armé. Sa façade à rue alterne des remplissages en briques apparentes rouges et blanches et de grandes surfaces vitrées. Deux pavillons sont disposés sur les deux flancs de la tribune. Ils accueillent les vestiaires, le bar, l'habitation du gardien et les billetteries. Leur vocabulaire est un répertoire typique des années 1950 : toits légèrement inclinés sur un versant constitués d'une mince dalle en béton, vitrages des châssis accompagnés d'allèges en glasal, petits hublots rappelant le caractère ludique de la fonction. 

Des portiques minces en béton, soutenus par des colonnes rondes, relient l'ensemble des volumes. Un des accès pour le public est souligné par la sculpture Le footballeur, œuvre de l'artiste local Georges Boulmant.

Maurizio Cohen