Quartier des Carmes (ensemble)
Jalon XX

Après la Première Guerre mondiale et la crise du logement, les autorités namuroises, en particulier le bourgmestre Fernand Golenvaux, décident de soutenir une politique de reconstruction et d'urbanisation. 

En plein centre-ville, plusieurs bâtiments appartenant à d'anciennes congrégations religieuses (Carmes et Croisiers) et situés sur de vastes parcelles offrent un potentiel urbanistique important. La Ville achète ces propriétés et fait percer quatre rues ainsi que deux passages couverts. 

Leur tracé est dessiné en 1927 par Adolphe Ledoux et complètement réalisé en 1934. Loin du rigorisme d'un plan orthogonal, le maillage des rues est fait de courbes douces, permettant une insertion réussie dans la trame ancienne de la ville. Concentré sur une quinzaine d'années, le lotissement du quartier lui confère une homogénéité architecturale à dominante Art déco, un ensemble urbain unique en son genre en Wallonie. 

Ce style se déploie sous toutes ses facettes, proposant des lignes structurelles plus géométriques, jouant sur les volumes des façades majoritairement en briques, égayées de motifs floraux ou abstraits. Certains immeubles perpétuent les styles historiques en vogue alors à Namur, tandis que d'autres affichent un caractère franchement moderniste. 

Les typologies de bâtiments sont variées : immeubles à appartements, maisons unifamiliales, cinéma ou encore garage automobile répondent aux nouveaux besoins d'une société en pleine mutation. L'architecture du quartier reflète également cette époque charnière.

(voir aussi : Galerie Wérenne ; Immeuble rue des Croisiers et des Carmes ; Ancien magasin Bocca-Ronvaux ; Crédit mutuel hypothécaire ; Immeuble rue Saint-Joseph, 28-30 ; Caméo ; Immeuble rue des Carmes, 35 ; Maison rue Saint-Joseph, 16 ; Passage Saint-Joseph)
 

Aude Kubjak