Immeubles rues des Croisiers et des Carmes

Jalon XX

Ces quatre constructions illustrent parfaitement la variété du style Art déco du quartier ainsi que la production du très prolifique architecte Léopold Thomé. 

Celui-ci propose une architecture soignée où la présence d'ornements (paniers et pots de fleurs, bas-reliefs abstraits ou figuratifs, vitraux colorés, etc.) est affirmée. Ce soin et ce souci du détail séduisent la population bourgeoise qui s'installe dans ce nouveau quartier et a à cœur de montrer son aisance à travers la façade de sa maison ou de son appartement tout confort. 

Grand dessinateur, l'architecte affectionne particulièrement la brique qu'il utilise comme élément décoratif à part entière en créant avec elle des jeux de volumes animant les façades. Au n° 34-36 de la rue des Croisiers (1934), le décor de l'immeuble, caractérisé par sa tourelle d'angle, est principalement créé par le traitement des allèges en briques. En face, au n° 77 de la rue des Carmes (1932), la technique de Thomé consiste à varier la dégressivité des volumes, que ce soit dans les détails ou la structure des éléments constitutifs de l'immeuble. L'angle opposé (1935) montre une autre facette du travail de l'architecte. Les motifs floraux et abstraits sont affirmés et utilisés avec aisance. Les fenêtres des mansardes, toujours imposantes, sont traitées comme un étage à part entière. 

L'architecte concevait également l'aménagement intérieur des magasins comme pour le n° 75 de la rue des Carmes.

(Voir : Quartier des Carmes à Namur ; Galerie Wérenne ; Immeuble rue des Carmes, 64 ; Ancien magasin Bocca-Ronvaux ; Immeuble rue des Croisiers , 9-11 ; Crédit mutuel hypothécaire ; Immeuble rue Saint-Joseph, 28-30 ; Caméo ; Immeuble rue des Carmes, 35 ; Maison rue Saint-Joseph, 16 ; Passage Saint-Joseph)
 

Aude Kubjak