Émile-José Fettweis
Verviers, 1927-Verviers, 2021
Émile-José Fettweis obtient son diplôme d'architecte à l'Institut Saint-Luc à Liège en 1952, puis fait son stage chez son cousin Robert Schuiten à Bruxelles et ensuite s'associe avec Henri Stenne (Groupe A) de 1954 à 1964.
À partir de 1964, il est architecte indépendant et constitue une société en 1987. Il mène en parallèle une carrière de professeur de 1953 à 1992 à l'ISA Saint-Luc Liège et est très impliqué dans l'institution ; il y développe une recherche sur les typomorphologies des villes wallonnes (1984-1986) et y diffuse le mouvement de « Renaissance de la ville ».
L'oeuvre architecturale d'Émile-José Fettweis, étalée sur soixante ans, concentrée principalement dans la région verviétoise, est prolifique, régulièrement publiée, et traverse plusieurs courants avec une pensée critique, un discernement et une appropriation toujours très personnelle : la modernité d'après-guerre avec les projets du Groupe A, le brutalisme (logements étudiants à Louvain-la-Neuve, 1972 ; tour de logements de la Régionale verviétoise) ; le structuralisme apparenté à l'École liégeoise et la postmodernité, toujours avec la même attention pour le lieu, la spatialité et l'humain. Il nourrira un intérêt croissant pour l'urbanisme et la ville, celle de Verviers en particulier, fortement impliqué dans les travaux du groupe GERU.
En tant que membre de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles, il y élève le débat sur le dialogue de l'architecture contemporaine avec le patrimoine. Son trajet est enrichi de nombreuses collaborations ponctuelles : notamment Charles Vandenhove (laboratoires UCL, 1975), le groupe liégeois AUSE (1973-1975), le céramiste Noël Randaxhe et le peintre André Blank.
Architecte dans l'âme, sensible à l'espace, la matière, la lumière et l'usage, il reste actif jusqu'à sa mort, en 2021.
Aloys Beguin.