Maison Gillet

Jalon XX

La maison, de volume cubique, est reprise dans un alignement de maisons mitoyennes et en recul, datant toutes des années 1950-1960. 

La façade est structurée par l'encadrement puissant en béton, suspendu entre les deux piédroits mitoyens, saillant et en légère oblique, englobant les deux niveaux de vie, procurant des terrasses au bel-étage et, a contrario, définissant une sorte de socle au rez-de-chaussée occupé par le garage et l'entrée. 

À l'intérieur de ce cadre, le jeu croisé des lignes des châssis et les rapports de pleins et de vides créés par les panneaux de remplissage relèvent d'une composition à la fois fonctionnelle et plastique. L'expression de la façade est marquée par le massif de la cheminée en schiste des carrières de la Lienne à la rugosité très affirmée, formant un axe vertical prenant assise au sol, traversant le cadre de façade et émergeant, coiffé d'une singulière couverture aérodynamique. 

Les châssis forment un ensemble rideau qui exprime la partition des espaces et les nuances de l'habiter, en retrait de la puissance architectonique minérale de la façade. Le garde-corps du balcon du bel-étage ajoute à la profondeur des plans. 

L'espace intérieur, les matériaux et les détails d'époque sont bien conservés. La cage d'escalier d'origine, homogène sur les trois niveaux de l'habitation, est constituée d'une structure-échelle en tubes d'acier portant les plateaux flottants des marches dans un effet ascensionnel très réussi.  

Aloys Beguin