Maison Lecat

Jalon XX

Issus d'un milieu aisé et à la tête d'une entreprise de sanitaires, les commanditaires demandent à Fettweis de réaliser une « belle maison » sur une friche d'un ancien parc urbain à Verviers. La famille Lecat laisse beaucoup de liberté à l'architecte. Désormais séparé de son associé, Fettweis poursuit des idées qui apparaissent déjà dans la maison Pankert. La pensée de Fettweis se fonde d'abord sur les volumes. Il découpe de petits cubes en bois de noyer, se rend chez ses clients et leur présente le projet, non pas avec des plans, mais avec des volumes. Il construit la maquette, sous leurs yeux, et assemble au fur et à mesure ses cubes sur le rebord de la cheminée. Le premier geste est de placer le patio au cœur de la maison.Ensuite, les différents espaces se positionnent autour, donnant à la volumétrie un aspect organique. L'interpénétration des formes cubiques conduira Fettweis à accorder une grande importance aux cheminements. La déambulation est faite de découvertes, de différences de niveaux, d'ouvertures particulières.… La relation avec l'extérieur est plus subtile, avec différentes formes de baies, offrant des vues variées sur le contexte boisé à l'extérieur. Les prolongements des murs et les murets de jardins accentuent cette rencontre avec la nature. Une dominante horizontale permet à la maison de se fondre dans le paysage. Les briques, le bois et le béton laissé apparent s'harmonisent dans son environnement naturel.Voici comment l'architecte décrivait encore cette réalisation il y a peu : « Cette architecture qui est volume, espace, matière, tire parti d'un savoir-faire constructif local, notamment de la mise en œuvre habile de la brique et du béton, et dégage à travers son utilisation un sentiment d'audace, de liberté et d'aisance extraordinaire. Elle se pose dans le paysage comme un acte de création pur, en dialogue avec la nature plus qu'en relation avec la mémoire historique. Elle ignore le systématisme, elle est faite d'émotion,nourrie d'individualisme, fondée sur une relation quasi personnelle avec la matière et avec la lumière qui la révèle. »  

Émilie Hugo