Henri Vaes

Anvers, 1876 - Kraainem, 1945

Dessinateur chevronné, musicien de talent, voyageur infatigable, Henri Vaes entame des études aux Écoles spéciales de l'Université de Louvain – section « ingénieur civil », dont il sera diplômé ingénieur-architecte en 1900. 

Il s'installe à Bruxelles où il collabore rapidement avec l'architecte Paul Saintenoy, qui l'introduit à la problématique des édifices conçus dans le cadre des Expositions universelles et internationales qui fleurissent en Europe à cette époque. Il aura ainsi à son actif le pavillon de la Belgique à l'Exposition de Milan en 1906, le palais du Génie civil à l'Exposition de Bruxelles de 1910 et celui de l'Agriculture à Bruxelles en 1935. 

Dans le même temps, il conçoit une série de bâtiments scolaires pour le nouveau collège Cardinal Mercier à Braine-l'Alleud (1926-1927) et participe activement à la restauration de monuments comme l'église Saint-Lambert de Bouvignes-sur-Meuse ou l'abbaye Saint-Gérard de Brogne. 

Mais c'est assurément sa rencontre avec l'entrepreneur gantois Charles van der Cruyssen, futur père abbé Marie-Albert d'Orval, qui bouleversera sa vie et le conduira à s'occuper corps et âme de la conception et de la réalisation de bâtiments abbatiaux et conventuels. Outre la nouvelle abbaye d'Orval, qui l'occupera pendant vingt ans et dont il ne verra pas la fin du chantier, Dom Marie-Albert lui confiera la réalisation de l'abbaye de Clairefontaine près de Bouillon (1930-1935) et de celle de Sorée (1936-1937). 

Malgré une timide ouverture à l'esprit nouveau qui souffle au début du XXe siècle et que l'on retrouve dans certaines de ses réalisations, telles que son immeuble personnel rue de Comines à Bruxelles ou dans le palais de l'Agriculture de 1935, Vaes restera attaché, surtout pour ses œuvres religieuses, à l'esprit de l'architecture romane dont il loue « la simplicité qui saisit et étonne d'abord, pour charmer ensuite par la délicatesse de ses sculptures et l'harmonie de son ensemble ». 
 

Jean-Paul Verleyen