Faculté de philosophie et lettres de l'UCLouvain (Collège Érasme)
Jalon XX

Bâtiment universitaire

1979 - 1997 1979 - 1997 1979 - 1997

La place Cardinal Mercier, d’une dimension de 40 × 44 m, est bordée sur ses faces nord-est et sud-ouest par le bâtiment Érasme qui accueille la Faculté de philosophie et lettres de l’UCLouvain, dont Jean Cosse est l’auteur en collaboration avec Émile Verhaegen. Si les bâtiments implantés sur les autres côtés de la place ont été conçus par d’autres auteurs de projet, la mission de composer l’intégralité du développement des façades de la place a été, dans un souci de cohérence formelle de l’ensemble, confiée à Jean Cosse. L’architecture qui enclôt la place s’organise à partir d’une superposition de trois ordres, mais en y introduisant le principe de la ramification. Prenant appui sur la trame de 8 m × 8 m de la structure préexistante des parkings en sous-œuvre, ce principe permet le développement du mécanisme structurel qui divise la hauteur sous corniche selon la mécanique constructive. Les éléments architectoniques prennent ainsi forme pour répondre le plus adéquatement possible aux sollicitations des charges, et ce, par la ramification dégressive à partir d’articulations obligées. De la galerie couverte aux étages supérieurs, les retraits que les plans verticaux présentent s’amenuisent au fur et à mesure de l’élévation de la façade, créant un jeu subtil d’ombres, mettant en lumière les proportions des éléments constitutifs de la structure, telles les consoles caractéristiques symétriques en béton préfabriqué trouées en leur centre. Implantée autour de la petite placette Blaise Pascal, qui présente un caractère de cour intérieure, la Faculté de philosophie et lettres s’organise à partir d’une vaste bibliothèque et de l’ancien musée aujourd’hui déplacé vers la place des Sciences en tant que Musée L (A18). La bibliothèque se déploie verticalement suivant le même principe constructif que les façades qui bordent la place. De grandes consoles soutiennent des éléments structurels qui se réduisent d’étage en étage, tout en pivotant de 90° à chaque fois. Resserrant ainsi l’espace central, ils conduisent vers la longue prise de lumière zénithale, dont le rayonnement fait vibrer la chaude texture des garde-corps en bois alternant avec le gris du béton préfabriqué de la structure. 

Jean-Paul Verleyen