Composé d'une vingtaine d'immeubles et de maisons unifamiliales, le quartier-jardin participe de l'échantillon assez large des différentes réalisations qui ont jalonné l'histoire du logement social et que l'on trouve ici à la cité Naniot. En parallélépipèdes rectangles, traités en briques apparentes sur soubassements en maçonnerie de moellons, les bâtiments sont établis par blocs compacts de trois à cinq niveaux, généralement en front de voirie pour les plus bas, en retrait et étagés en terrasses pour les plus importants.
Révélant les procédés de préfabrication, les allèges et les balcons sont en béton brut ; les cages d'escalier aux angles sont soulignées par des briques de verre et les façades ponctuées de panneaux en mosaïque de céramique ou grès coloré. Prévu initialement pour trois cent cinq logements (1 500 personnes), sept commerces, un centre de consultation pour nourrissons, une école et une plaine de jeux, la cité offre des logements confortables (salle de bains) et spacieux (2 à 5 chambres).
L'architecte joue habilement du site, proposant de densifier raisonnablement ces anciens terrains miniers, de maintenir les arbres importants et d'intégrer la chapelle existante. Le traitement de l'implantation et sa formalisation sont remarquables, créant le long du boulevard des Hauteurs – première phase de construction, la plus intéressante – des échappées visuelles renouvelées, usant de dispositifs et d'aménagements paysagers multiples : murets, soubassements, portique, escaliers, terrasses. L'image unitaire du quartier, bien qu'altérée par des rénovations sans lien avec le contexte, est encore perceptible.
Pierre Frankignoulle et Thomas Moor
Sources |
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Thérèse Cortembos, Liège, Liège, Mardaga, 2004 |
«Quartier- jardin à Sainte-Walburge (Liège)» dans La Maison, n° 11, novembre, 1950, p.340-343. |