Logements de la Cité de Droixhe
Jalon XX
Logement public
1950 - 1976
1950 - 1976
1950 - 1976
1950 - 1976
1950 - 1976
1999 - 2008
1999 - 2008
1999 - 2008
Réalisé
La construction des mille huit cents logements se déroule en plusieurs phases. Les bâtiments de l'avenue Truffaut (1954-1957) sont les premiers et les plus intéressants par leurs qualités techniques et architecturales : sur pieux Franki et implantées face à la Meuse, les six barres de douze étages proposent de cinq à vingt appartements par niveau, répartis entre les façades est-ouest, aux toitures-terrasses aménagées pour des jeux d'enfants.
Trois blocs complètent l'ensemble : Libération Micha-Chainaye (1955-1959, immeubles Micha et Chainaye démolis en 2010), Croix-Rouge (1958-1970) et tour Match (1971-1976).
La conception de ces quatre cent quarante-quatre premiers logements marque des évolutions importantes, qui anticipent les pratiques des décennies suivantes : innovation typologique (du studio individuel au six pièces pour 7 à 9 personnes), confort (chauffage central, eau chaude courante, séjour de 20 m² prolongé en terrasse de 6 m², cuisine équipée, salle de bains, buanderie, rangement intégré, vide-ordures, garages à vélos-motos en caves, à poussettes à l'entrée) et équipements technologiques (ascenseurs, parlophones, isolation thermique et acoustique en liège).
Le Groupe E.G.A.U. va utiliser des procédés de préfabrication pour réduire les coûts et accélérer le chantier (murs extérieurs en plaques de terre cuite émaillée, blocs des fenêtres en béton armé, escaliers intérieurs métalliques). Les détails sont très soignés, l'alternance de matières et couleurs renforce la plastique des volumes. Plusieurs artistes interviennent avec des reliefs abstraits en béton qui singularisent chacun des rez-de-chaussée.
En 1996, la société parisienne Projenor planifie la requalification du site, dégradé. Deux concours sont organisés : le premier (Croix-Rouge), remporté par Roland Castro, n'aboutira pas, si ce n'est en vidant les tours de ses habitants. Le second (Truffaut) est mené à bien par le lauréat, l'équipe de Daniel Dethier (coll. plasticien J. Glibert, sociologues P. Frankignoulle et B. Stevens). Relevant le défi de maintenir les habitants pendant les travaux, cette rénovation de grand ensemble – exemplaire à l'échelle belge – souligne les exceptionnelles qualités originelles, interprétant les options d'E.G.A.U. en y introduisant les adaptations nécessaires aux normes et exigences actuelles.
Maurizio Cohen
| Sources |
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| Daniel Dethier, Architecture industrialisée et préfabriquée : connaissance et sauvegarde : La cité d'habitation de Droixhe : de l'utopie à la réalité, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2012, p.360-378. |
| Pierre Henrion, Le patrimoine moderne et contemporain de Wallonie de 1792 à 1958 : la cité d'habitation de Droixhe, Namur, Ministère de la Région wallone, 1999, p.227-230. |
| Barbara Stevens & Pierre Frankignoulle, «À Liège, vers un nouveau Droixhe» dans Les Cahiers de l'Urbanisme, n° 39, juin, 2002, p.46-52. |
| Noémie Winandy, «Les logements sociaux de la Cité de Droixhe» dans Les Nouvelles du Patrimoine, n° 125, sept-oct-novembre, 2010, p.37-39. |
| Aldo Conradt, Droixhe, cité sociale à requalifier, Liège, Université de Liège. Faculté d'architecture, 1998 |
| Thérèse Cortembos, Liège, Liège, Mardaga, 2004 |
| Adeline Hooft, Habiter Droixhe : perception et implication des habitants dans leur quartier, Liège, Université de Liège. Faculté d'architecture, 2004 |
| «Le quartier de la plaine de Droixhe, à Liège» dans La Maison, n° 8, août, 1960, p.239-246. |
| Frédéric Brausch, Approche du développement architectural à Liège dans les années 50-60 vu sous la dialectique de deux réponses en logements verticaux : Le complexe de Droixhe : une application des théories modernistes & Les quais : une adaptation au passé représentée, Liège, Université de Liège. Faculté d'architecture, 2006 |
| «Le complexe du champ des manoeuvres, à Liège» dans La Maison, n° 8, août, 1957, p.228-233. |