Chantier national d'Angleur

Jalon XX

En participant au programme des « Chantiers nationaux » – politique de soutien aux communes sévèrement touchées par la Deuxième Guerre mondiale, bénéficiant de conditions financières favorables afin de venir en aide aux populations victimes –, la commune d'Angleur offre aux sinistrés la possibilité d'acquérir un nouveau logement (indemnités de dommages de guerre). Un Concours national d'architecture est lancé en 1947 par le ministère de la Reconstruction. La proposition du Groupe E.G.A.U. est adoptée l'année suivante. Le nouveau quartier est constitué de trente-neuf maisons pour des familles ayant perdu leur logis et de six pour la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM). Le plan d'implantation propose une répartition ouverte des maisons mitoyennes, rassemblées en groupes homogènes de cinq et six unités, profitant d'un terrain de quasi 1 ha en pente douce, permettant un ensoleillement et une aération confortables. Plusieurs typologies, allant de 45 m² au sol à 53 m², répondent aux nécessités des familles. On devine déjà la capacité des trois associés à maîtriser la composition urbaine et architecturale, dont le parti résout l'articulation compacte des logements et s'ouvre généreusement vers les espaces de jardin, reliés par de fins escaliers et séparés entre mitoyens par d'élégants claustras métalliques. En s'éloignant des paradigmes de l'architecture traditionnelle, l'expression de cet ensemble participe au développement d'une écriture architecturale moderne, dénuée d'allusions vernaculaires.

(voir aussi : Reconstruction d'Angleur ; Union coopérative ; Complexe de logements d'Angleur)

Maurizio Cohen, Thomas Moor, Jean Housen