Chapelle Notre-Dame du Maquis

Jalon XX

Cette petite chapelle commémorative est érigée à proximité du bunker utilisé par Hitler pendant l'offensive de 1940. Ce lieu est le théâtre des activités d'un célèbre maquis belge, le groupe D du Service Hotton, très actif dans la région dès 1943, et le monument est construit à la mémoire de ses morts. Il s'agit d'une construction qui utilise des éléments très simples articulés par une géométrie forte. Sur une terrasse en moellons en bordure d'une route et au pied d'une colline de sapins (une forêt de bouleaux les a remplacés de nos jours), quatre colonnes toscanes en pierre bleue forment un carré et soutiennent un toit pyramidal couvert d'ardoises. Le volume est évidé dans son milieu par une voûte en coupole. Sur son plafond plâtré en blanc sont inscrits les quarante-quatre noms des maquisards tombés au combat, exécutés ou morts en captivité. Les colonnes sont posées sur un socle en U réalisé avec des pierres locales, seul le côté proche du chemin est laissé au niveau plus bas pour accéder au centre où s'élève un autel en pierre surmonté par une sculpture. L'architecture utilise un dispositif solennel, mais l'approche à la chapelle suit un mouvement en oblique qui désamorce la lourdeur de l'effet axial et permet d'apprécier le volume par rapport à l'environnement naturel. Cette réalisation s'inspire de la « Chapelle dans les bois » (Woodland Chapel) que l'architecte suédois Erik Gunnar Asplund réalise en 1920 dans le cimetière ouest de Stockholm. Bastin et Dupuis le visitent en 1947. Ils empruntent plusieurs éléments, mais ils réalisent une remarquable synthèse, émouvante et sereine. 

Maurizio Cohen