Église Saint-Aybert
Jalon XX

Eglises ou apparenté

1919 - 1926 1919 - 1926
Réalisé

Après de nombreuses modifications et de notables simplifications, la construction de l'église débute en juin 1924. Le bâtiment est reçu en 1926, année de sa bénédiction. Un fort contraste entre ses apparences extérieure et intérieure le caractérise : entre la massivité du soubassement de pierre et la légèreté des voûtes de béton armé. Ce matériau, alors très récent et particulièrement apprécié par Lacoste, rend possible la longue nef sans colonnes. L'évidement de l'ossature (acheminée directement de Paris) accroît un peu plus la sensation d'élancement. Un contemporain, le chanoine Bondroit, écrit en 1925 : « Ni voûtée, ni charpentée, l'église a une toiture en béton d'un parti pris très franc qui repose sur des gros arcs-pignons en béton armé (16 m x 18 m x 30 cm). Les pignons-fermes portent les grandes pièces horizontales soutenant les chevrons, entre lesquels s'enchâssent les caissons en ciment poli. » Soucieux de maîtriser toute la décoration intérieure, Lacoste apporte un soin particulier à chaque élément : autel, chaire, fonts baptismaux, confessionnaux, sont réalisés en béton et granito, barrière d'accès au chœur en fer forgé. Éric Hennaut indique ainsi que « les murs de la nef et du chœur sont recouverts jusqu'à 2,50 mètres du sol de lambris en Lap qui alternent des bandes verticales vertes et pourpres ». Les vitraux sont également conçus par l'architecte, qui y intègre un chemin de croix similaire à celui de l'église de Chercq. Sur la façade, une succession colorée d'agneaux et de palmiers façonnés dans le grès émaillé évoque l'origine méditerranéenne du christianisme. Les portes de bronze qui marquent l'entrée se retrouvent dans de nombreuses autres de ses réalisations. Le clocher, haut de 45 m, est séparé du corps principal de l'église (à l'inverse de la tradition régionale). Également attenants, le presbytère et la salle de catéchisme sont érigés sur un unique niveau et animés d'un beau jeu de briques. 

(voir : Place et maison communale ; Place de Bléharies)

Jacky Legge

Sources
Liliane Liesens & Éric Hennaut, Henry Lacoste architecte 1885-1968, Bruxelles, AAM éditions, 2008, p.103-105.
Henri Delerive, L'église de Bléharies : son histoire et sa construction, Bléharies, Henri Delerive, 1988
T. Bondroit, «L'architecte Henry Lacoste» dans Savoir et beauté, 1925, p.8-10.