René Panis

Liège, 1910 - Mons, 1987

Diplômé en architecture de l'institut Saint-Luc de Mons en 1932, et architecte-urbaniste de l'Université libre de Bruxelles (ULB) en 1940, René Panis exerce principalement dans la région de Mons. 

Il est inspiré par les idées des Congrès internationaux d'architecture moderne (Ciam) dont il côtoie les membres, mais aussi par la pensée des cités-jardins développée par Jean-Jules Eggericx et Louis Van der Swaelmen à Bruxelles. Il se lie d'amitié avec Renaat Braem, l'un des principaux architectes flamands du modernisme. Sa carrière débute très tôt par la construction de maisons privées modernistes. 

Dès 1941, il est professeur d'architecture à l'Académie royale des Beaux-Arts. Dans la reconstruction de l'après-guerre, il est chargé d'élaborer le tracé du plan directeur pour la reconstruction de la ville de Saint-Ghislain, détruite en 1944, où la notion d'unité de voisinage y est appliquée pour la première fois en Belgique. 

En 1946, il reconstruit la gare de Mons endommagée par les bombardements, y introduisant une monumentalité justifiée. Conseiller technique auprès de l'Administration de l'urbanisme, il travaille, sur le plan de base de l'aménagement de la région Mons-Borinage, futur plan de secteur. 

En 1952, il crée l'Institut d'Urbanisme à Mons, qu'il dirige jusqu'en 1965. Il est directeur de l'École supérieure d'architecture et d'urbanisme jusqu'en 1968. Ses cours influencent toute une génération d'architectes. Il fait partie de l'équipe de conception de la « Cité modèle au Heysel » (1957-1974) auprès d'Albert Bondridder, de Renaat Braem, du groupe L'Équerre, du groupe Structures et de Jean Hendrickx. 

Les cités-jardins qu'il construit avec Jacques Deladrière et Jules Degeyter, au parc du Bois de Mons (1957 à 1968) et à l'abbaye de la Cour à Wasmes (1958), se distinguent par la qualité des relations spatiales entre les espaces publics, les immeubles et la végétation. 

La cité estudiantine Houzeau de Lehaie de la Faculté polytechnique de Mons en 1963 est reconnue comme son œuvre maîtresse, conjuguant de manière convaincante les partis expressif, fonctionnel et constructif osés. Jusqu'au milieu des années 1970, il conçoit d'autres ensembles de logements et projets publics dans une recherche d'un équilibre entre architecture fonctionnelle et harmonieuse. Ceux qui l'ont bien connu aiment rappeler ses paroles : « L'architecture se pratique à coups de gomme. » 

Dominique Cazzaro