École gardienne de Frameries
Jalon XX

Ecoles maternelles

1953 - 1957 1953 - 1957
Réalisé

L'école maternelle s'intègre dans un programme d'infrastructures que la commune de Frameries entreprend pour offrir à la population locale plus d'autonomie ainsi qu'une meilleure qualité de vie urbaine. Cette école est conçue avec toute une série d'éléments qui en ont fait, des années durant, un modèle éducatif. L'architecte dessine l'école comme s'il s'agissait d'un jouet, en se souciant avant tout des besoins physiques et psychologiques des enfants. Il introduit la notion de particularité à une époque où la standardisation devient une mode, notamment pour les projets publics. Chaque espace possède une identité qui lui est propre, facilement reconnaissable par les enfants grâce à l'utilisation judicieuse de la polychromie et de différentes volumétries. Comme l'écrit l'architecte Albert Bontridder, Dupuis est capable de se transformer en une sorte de Merlin  pourvu qu'il puisse offrir aux enfants un monde de rêves et de jeux. L'aspect ludique apparaît de façon tout à fait explicite à travers les objets dessinés en tant qu'éléments architecturaux, décorations fixes et points de référence dans l'espace.  Située en contrebas d'une école primaire existante, l'école gardienne y est rattachée par une rampe légèrement inclinée. L'articulation planimétrique forme un L ouvert. La structure de l'édifice traduit la libre interprétation que se fait Dupuis du programme, chaque pièce exprimant sa propre fonction. Du côté est, près de la rampe, on trouve l'entrée, un atrium, ainsi qu'une série d'espaces techniques, dont le corps central est constitué par un large couloir orienté au sud et donnant accès aux trois salles de classe. Celui-ci peut se transformer en espace dédié au jeu ou au travail. Une salle polyvalente, utilisée principalement comme salle de jeux et comme salle des fêtes, se trouve au fond du même couloir. Sa forme rappelle un chapiteau de cirque, mais elle fait aussi allusion aux terrils de la région. Elle est en partie vitrée sur ses parois verticales et quelques bandes sont découpées dans le toit pour offrir à l'espace une lumière zénithale. La composition éclectique du jardin faisait de cet espace un univers complémentaire du bâtiment. Il s'en dégageait un sentiment de profonde libération et de vivacité à travers quelques éléments très simples : le labyrinthe de parterres, le bosquet de cerisiers du Japon, une rampe, une pataugeoire, un bac à sable triangulaire, un pigeonnier dessiné comme une fusée de feu d'artifice. Tout cela a progressivement disparu. 

Maurizio Cohen

Sources
«Jardin d'enfants à Frameries. J. Dupuis architecte, S. Guillissen-Hoa et É. Fays architectes collaborateurs» dans Architecture, n° 34-35, 1960, p.519-521.
Jacques Dolphyn, «L'école sans ombres» dans Habiter, n° 2, octobre, 1957, p.145-151.
Jan Thomaes & Maurizio Cohen, Jacques Dupuis, l'architecte, Bruxelles, La lettre volée, 2000, p.186-192.