Jacques Depelsenaire

Charleroi, 1923 - 2009

Originaire de Charleroi et fils de Marcel Depelsenaire, Jacques Depelsenaire se forme de 1940 à 1946 à l'Université de Liège (architecture coloniale), à l'Académie royale des beaux-arts de Liège (architecte-urbaniste) ainsi qu'à l'École industrielle de Charleroi (conducteur civil). 

Baignant dans le climat anti-académique de l'après-guerre, il est séduit par la nouvelle architecture américaine, s'orientant vers un « fonctionnalisme exprimant autant la construction que la symbolique du bâtiment ». 

Le Grand Prix de Rome en 1948 pour un projet de ville modèle est le premier d'une série de distinctions qu'il obtiendra au fil d'une carrière internationale, en France surtout, où il ouvre un bureau (début 1970). Féru d'inventions, il met au point un procédé de préfabrication et de constructions économiques pour les pays en voie de développement (Mali, Sénégal). 

En outre, il présidera la Fédération francophone des architectes de Belgique ainsi que l'Ordre, consacrant son énergie à l'organisation de la profession. Dans sa ville natale, on lui doit notamment le Palais de justice, une de ses œuvres maîtresses, achevé en 1963 et l'Institut national du verre dont il assure la rénovation jusqu'à sa mort en 2009. 

Les études pour l'Hôpital civil (démoli) dès 1950 lui permettent de se spécialiser en infrastructures hospitalières, tant en France qu'en Belgique (IMTR à Loverval, clinique-maternité Reine Astrid à Stavelot). À Charleroi, il érige également quelques immeubles à appartements (Le Parc en 1963, Émeraude vers 1980) et y construit plusieurs ensembles de logements sociaux (à Gosselies et Marcinelle), ainsi qu'en France (Dunkerque, Malo-les-Bains et Petite-Synthe). 

Parallèlement, il s'illustre dans divers complexes administratifs tels que l'hôtel de ville de Waterloo, la gendarmerie de Namur et le Complexe de la qualité de la vie à Ransart (1980) où il porte une attention avant-gardiste aux performances énergétiques. 

Après la tour Baudoux à Charleroi (centre Albert, 1964), il bâtit le Centre tertiaire de Roubaix-Tourcoing (1975), deux tours jumelles en verre de 50 m de haut, le complexe mixte du Reuze à Dunkerque (1973-1977) ou celui du Méridien à Malo-les-Bains (1975). De l'athénée royal à Stavelot (vers 1960) au centre sportif à Waterloo (fin 1980), il dirige également divers projets d'architecture scolaire ou de loisirs : dès 1958, le Centre social de délassement de Marcinelle allie la rationalité à l'expressivité de la construction. 

Anne-Catherine Bioul