Henri Guchez

Hornu, 1929 - 2002

Diplômé architecte en 1953 de l'Académie royale des Beaux-Arts de Mons, Henri Guchez poursuit sa formation par des études d'urbanisme, au cours desquelles il bénéficie de l'enseignement de René Panis. 

Il commence sa carrière auprès de l'architecte Jacques Dupuis, en suivant le chantier de l'habitation Conreur à Leval-Trahegnies (1953-1954). Ils collaboreront ponctuellement sur plusieurs projets jusqu'au milieu des années 1970. Ses premières réalisations personnelles portent la marque de cette proximité conceptuelle, particulièrement dans le domaine de l'habitat privé, qui tranche avec l'architecture locale et s'inscrit dans le modernisme de l'immédiat après-guerre. 

En 1959, il obtient le prix Van de Ven pour une habitation située à Ormeignies. Cinq ans plus tard, il reçoit le Prix du Hainaut des Arts plastiques. Proche du pouvoir politique, Henri Guchez est l'auteur de plusieurs commandes publiques, dont certaines d'importance : homes pour vieillards à Hornu et à Frameries (transformés), station d'épuration pour l'intercommunale IDEA et château d'eau à Ghlin avec le bureau d'études NMV, stations terrienne de télécommunications par satellites de Lessive (en collaboration avec J. Dupuis), barres de logements à Ghlin (démolies) et à Mons, bureaux pour la Régie des Téléphones et Télégraphes, dont la Belgacom Brussels District Tower, gratteciel situé dans le quartier Nord à Bruxelles.

À partir de la fin des années 1970, son œuvre est dominée par l'influence du postmodernisme, revendiquée dans l'association avec Manolo Núñez-Yanowsky, ancien collaborateur de Ricardo Bofill – figure incontournable au sein du Taller de Arquitectura – avec lequel il édifie deux réalisations marquantes : l'Institut psychopédagogique à Wasmes et la cité Hadès, complexe de logements publics à Hornu. 

En 1971, il sauve de la démolition le site patrimonial industriel majeur du Grand-Hornu, laissé à l'abandon depuis la fin des années 1950. Il entame sa réhabilitation, y installe ses bureaux et une galerie, et projette le dessein culturel qui en fait aujourd'hui sa renommée. En France, il réalise notamment la réaffectation du site minier de Leward – le plus important Musée de la mine en France (1984) –, la gare du TGV et l'Espace Entreprises de Mâcon-Loché.

Lamya Ben Djaffar