Maisons jumelées Landrien
Jalon XX
Logements Habitation unifamiliale
1952 - 1954
1952 - 1954
1952 - 1954
Ces deux maisons jumelées marquent le début des carrières de Lucien Kroll et de Charles Vandenhove, qui furent associés jusqu’en 1956. À première vue, la référence aux maisons Monol que Le Corbusier dessina en 1919 pourrait sembler évidente, mais elle est fortuite, au moins dans le chef du premier nommé, vu sa détestation viscérale du fonctionnalisme du maître français. En réalité, toute filiation formelle n’est qu’apparente, la courbure de la toiture étant le reliquat d’un premier projet refusé par l’urbanisme, dont les toits démarraient du sol et étaient plantés. De cet audacieux projet, il est resté la technique de construction des planchers et de la toiture à base de « fusées céramiques ». Lucien Kroll venait d’expérimenter ce procédé pour une étable à Aubel, et les deux associés l’appliquèrent une dernière fois deux ans plus tard pour une salle paroissiale à La Roche-Tangissart démolie aujourd’hui. Si les façades visibles depuis la rue ne présentaient que peu d’ouverture, celles vers le jardin, au contraire, étaient intégralement vitrées, formant, avec les parois intermédiaires, les balcons et les portes colorées, un graphisme à la Mondrian. Assez fortement transformées, ces maisons restent néanmoins le témoin d’une étonnante démarche expérimentale de l’architecture résidentielle en Belgique, ainsi que le point de départ des trajectoires quasi opposées de deux figures majeures de l’architecture.
Pierre Van Assche
Sources |
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Archives de la Fondation Jeanne & Charles Vandenhove, Liège. |
«Deux villas en fusées céramiques à Waterloo» dans La Maison, n° 2, février, 1957, p.50-51. |
Charles Vandenhove, Art & architecture, Bruxelles, La Renaissance du livre, 1986, p.21-24. |
Archives de l’immobilière J.-F. de Kerchove, Bruxelles. |