Monastère des bénédictines de la Roseraie (auj. Monastère de l’Alliance)
Jalon XX

Couvent ou apparenté

1964 - 1969 1964 - 1969

Ce projet rassemble deux groupes de sœurs bénédictines venant de conditions différentes : un ancien couvent à Loppem (Bruges) et une maison d’Uccle. En s’inscrivant dans les indications du concile Vatican II, on veut s’ouvrir au monde extérieur et permettre la mise en place d’activités de formation, d’éducation et de rencontre. Le programme présente les fonctions monastiques habituelles
augmentées d’espaces d’accueil pour des hôtes et une hôtellerie (cette aile ne sera pas réalisée, en affaiblissant la composition globale). Au centre du complexe se trouvent la chapelle, accessible de l’intérieur du monastère pour les moines et de l’extérieur pour le public, et deux patios. Celui plus grand est en relation avec les activités monacales. Le deuxième est en lien avec les espaces pour les activités d’accueil (colloques, bibliothèque, formations…). Le plan s’inscrit dans une trame orthogonale disposée selon une organisation rigoureuse et les nécessités d’isolement et de tranquillité. Les parcours longent toujours des espaces extérieurs en profitant des parois vitrées et en évitant des mises en scène axiales. L’ambiance est ainsi enrichie par la variété des vues et les effets de la lumière naturelle. L’usage du béton est un choix récurrent dans le langage de Bastin qui privilégie le travail
sur les masses et les espaces, exploitant le travail que la lumière exerce sur les surfaces, accentuant la recherche graphique de la composition. Sobre et essentiel et en même temps majestueux et lyrique, l’ensemble des corps du bâtiment contraste avec le paysage environnant composé de champs, de bois et d’un jardin dessiné avec soin. Plus loin se profilent les lotissements d’habitation
unifamiliale. Inspiré de l’œuvre contemporaine de Le Corbusier, le langage est rigoureux et raffiné. Les deux ailes à plusieurs étages sont modulées sur une travée de 2,4 m qui correspond à la largeur de chaque chambre. La structure est en béton apparent, brut de décoffrage, animé par les traces des planches en bois alternant des bandes verticales et horizontales. Les façades sont habillées de
plaques de béton préfabriqué doublées de blocs d’Argex. L’ensemble alterne des surfaces lissés et rugueuses, contrôlées par un dessin précis et une attention aux proportions, élégantes et maîtrisées.

Maurizio Cohen