Ring de Charleroi (R9)

Autres bâtiments liés au transport terrestre

2014 - 2014 - 2014 - 1971 - 1976 1971 - 1976
Réalisé

Au niveau de son tracé, le petit ring de Charleroi est conçu comme une voirie de ceinture compacte, desservant à sens unique antihorlogique les principaux pôles du centre urbain. En complément, le R3 constitue le véritable grand ring desservant l'ensemble de l'agglomération carolorégienne. La solution adoptée par l'architecte urbaniste Jean Yernaux – auteur d'une vision urbanistique articulée autour de ses infrastructures (R9 et métro) – est un anneau composé de viaducs et de tunnels, dicté par la topographie de la ville, qui a permis de sauvegarder les profils de certains axes historiques, mais n'a pas empêché cependant d'engendrer des démolitions dans les quartiers de la Villette, de la Broucheterre et de Bosquetville. Longtemps considéré comme un élément de rupture, comme symbole de la politique du « tout à l'automobile », voire comme un élément de la « mochitude » identitaire de Charleroi, le R9 est aujourd'hui vécu par la Ville de Charleroi comme un outil de mobilité destiné à décharger le centre-ville à terme d'une partie du trafic de transit et ainsi de repenser ses espaces publics. Le R9 fait également l'objet d'une attention renouvelée pour ses potentialités urbaines, que ce soit sur les plans artistiques, urbanistiques ou infrastructurels. En 2010, la photographe Marie-Noëlle Dailly réalise ainsi une commande documentaire pour le BPS22 et, en 2012, le collectif Hôtel Charleroi met à l'honneur l'œuvre de J. Yernaux dans une exposition collective d'artistes (« Ville en abîme »), résumant avec pertinence que « le ring est Charleroi, Charleroi, c'est le ring.  Un ouvrage d'art majeur, fonctionnel et grandiose, écrasant et terne ». Le projet de recomposition urbaine Left Side Business Park (MSA architectes urbanistes) s'inspire du R9, avec l'ambition urbanistique de fabriquer un tissu urbain articulant ville et infrastructure, et qui envisage, à la manière des théories de K. Lynch ou de W. J. Neutelings, de construire un nouveau paysage urbain à partir de l'échelle de l'infrastructure (auto)routière. Son potentiel infrastructurel est réactivé, avec la construction d'une nouvelle bretelle d'accès à l'horizon 2022 (fonds FEDER) vers le parking du Palais des expositions et du nouveau Centre de congrès. Enfin, depuis septembre 2014, une rénovation en profondeur du R9 est en cours dans sa partie sud, associant l'artiste Jean Glibert (avec RESERVOIR A) pour une « mise en valeur spatiale et symbolique », faisant ainsi écho à l'affirmation de J. Yernaux selon laquelle : « les grandes structures sont aussi de grandes sculptures ».