Résidence XXe siècle

Immeuble à appartements

1960 1960
Réalisé

Avec un nom qui illustre parfaitement l'esprit d'optimisme qui imprégnait les années entourant l'organisation de l'Expo 58, cet immeuble résidentiel est conçu entre les deux phases de construction de l'école de Bosquetville qui lui fait face rue de la Croix-Rouge, avec l'ambition claire de créer un ensemble urbain cohérent, par la concomitance des deux commandes. À ce titre, la résidence reprend l'essentiel des matériaux de façade du complexe scolaire : plaques recouvertes de mosaïque grise 2 x 2 cm, bandeaux de béton blanc bouchardé et châssis métalliques aux allèges habillées de verre émaillé avec une des couleurs primaires propres aux avant-gardes modernistes de l'entre-deux-guerres — l'école en bleu, les logements en rouge. Cette réalisation marque les débuts de Paul Hayot, près de cinq après son diplôme, dans le monde de la promotion, à la suite de sa rencontre avec le promoteur Jean Baudoux, qui, pendant toute la décennie, va dominer le secteur de la construction résidentielle multiple à Charleroi. Elle peut, à ce titre, être considérée comme une œuvre de jeunesse. La façade fait déjà apparaître la préoccupation qui caractérise l'ensemble du travail de Paul Hayot, qui vise à briser la monotonie résultant de la tendance moderniste à se cantonner à la seule expression du programme abrité. Cette préoccupation s'exprime par un double jeu formel : premièrement, la subdivision de la hauteur des niveaux identiques de logement en trois parties par un bandeau de béton bouchardé ; ensuite, par une composition très formaliste de panneaux de mosaïque, qui se réfère au travail du peintre moderniste Piet Mondrian, ce que rehausse l'usage du verre émaillé rouge dans les châssis.