Paul Hayot

Diplômé architecte de l'institut Saint-Luc à Bruxelles en 1954, Paul Hayot débute sa carrière en construisant des villas dans le Grand Charleroi. 

Sa rencontre avec l'entrepreneur Jean Baudoux au début des années 1960 fait décoller sa carrière pour le rendre incontournable dans le monde de la promotion immobilière à Charleroi, au service également des entreprises Koekelberg –le grand rival de Jean Baudoux – et Vandezande, aux côtés d'architectes comme Jean Yernaux ou Jacques Depelsenaire. Il travaillera d'ailleurs avec ce dernier à la construction du centre Albert (1964-1967), boulevard Tirou, construction à laquelle Jean Baudoux, le promoteur, associera le Bruxellois Jacques Cuisinier. 

L'année suivante, en 1968, Paul Hayot est appelé par le célèbre promoteur Charlie De Pauw pour intégrer son bureau d'études interne, avec Claude Emery et Jacques Baudon. Les trois architectes quitteront De Pauw pour fonder ensemble le bureau A+U (Architecture et Urbanisme). La structure, qui comptera plus de quarante collaborateurs au milieu des années 1980, multiplie les opérations d'importance pour de grandes sociétés de construction comme Blaton. 

Très rapidement délaissé par Emery qui part poursuivre sa carrière aux États-Unis, le duo Hayot-Baudon compte parmi ses réalisations principales les sièges de la Société générale de Banque, des AG, de la CGER et des Mutualités Neutres à Charleroi, plusieurs centres commerciaux dont celui de Nivelles, l'étude urbanistique pour la construction du campus de l'Université libre de Bruxelles sur la Plaine des manœuvres, en collaboration avec les agences Nicolas le Maresquier et Louis Schneider, le centre Borchette ou le Parlement européen (dans une équipe dirigée par l'atelier de Genval). 

L'une des dernières importantes réalisations du duo est l'immeuble Fifth Avenue, à l'angle du boulevard de la Toison d'Or et de la rue Dejoncker, près de la Porte Louise à Saint-Gilles. 

En 1989, Paul Hayot se retire à Cannes avec sa famille, d'où il gère encore le bureau pendant sept ans, le laissant ensuite dans les mains uniques de Jacques Baudon. Les deux hommes décèdent à quelques mois d'intervalle en 2009. 

Gery Leloutre