L'architecte conçoit la maison des Repriels dans la foulée de sa propre habitation et en même temps qu'il se lance, pour un quart de siècle, dans le projet du Centre hospitalier universitaire du Sart-Tilman.
Les deux maisons participent d'une approche comparable, même si les terrains qu'elles occupent sont fondamentalement différents. L'une est urbaine et s'inscrit sur un versant escarpé des hauteurs de Liège, l'autre bénéficie d'un vaste écrin naturel en Condroz, qui favorise un développement horizontal. Toutes deux sont construites en lien étroit avec le site, selon un plan très ouvert, où les volumes simples en matériaux bruts – brique et béton – s'articulent avec dynamisme. La lumière y occupe une place privilégiée, les nombreuses baies vitrées captant l'éclairage naturel en fonction de l'orientation des façades.
La maison Repriels se décompose en cubes et en parallélépipèdes, agencés à la manière d'un jeu de construction. Elle se singularise par un majestueux développement horizontal en privilégiant une occupation de plain-pied. Elle décline ses modules en douceur dans des directions variées en épousant le dénivelé du terrain qui l'accueille, telle une invitation à la promenade.
La rigueur des formes géométriques n'entrave en rien la fluidité générale grâce au subtil agencement des éléments de l'ensemble. Par son dialogue harmonieux avec la nature, elle n'est pas sans évoquer la fameuse maison sur la cascade de l'Américain Frank Lloyd Wright.
Les qualités spatiales et lumineuses du lieu ont été célébrées par sa propriétaire, Manette Repriels, qui y installe sa galerie d'art contemporain Véga des années 1970 jusqu'à son décès en 2007. L'architecte réalise au n° 3 la maison Thonon en 1978.
Isabelle Graulich
Sources |
---|
Chris Dercon & Bart Verschaffel & Geert Bekaert, Charles Vandenhove: art and architecture, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1998, p.37-39 ; 187 |