Centre Hospitalier Universitaire (B34-B36)

Jalon XX

En projet à partir de 1962, le Centre hospitalier universitaire (CHU) du Sart-Tilman(B34, B35, B36) est considéré par un grand nombre de critiques comme l'œuvre majeure de Charles Vandenhove. 

Les installations historiques du site de Bavière en Outremeuse dans le centre-ville ne pouvant plus répondre aux besoins de l'Université, cette dernière passe commande de la conception d'une infrastructure capable d'accueillir mille cent lits et tous les services nécessaires à une médecine de haute technologie, ainsi qu'à la recherche et à l'enseignement universitaires. 

L'architecte élabore un plan-masse qui exploite tant les avantages d'un hôpital pavillonnaire – séparant les malades suivant le type de pathologie – que ceux d'une conception monobloc, bien adaptée aux impératifs d'une gestion pratique. 

Sur une structure centrale en forme de pyramide tronquée qui délivre la majorité des accès, il articule cinq tours indépendantes reprenant un plan carré qui permet de réduire les déplacements internes et de reporter en périphérie, à la lumière du jour, les chambres des patients ainsi que les aires de détente. 

Déjà appliqué dans la construction des Laboratoires de recherche et d'enseignement de Louvain-la-Neuve (1972), son principe constructif repose sur l'emploi majoritaire du béton préfabriqué ; sa mise en œuvre sur une trame modulaire de 7,20 x 7,20 m permet de créer des plates-formes cloisonnables selon une grande variété de combinaisons aisément modifiables, une souplesse encore renforcée par la localisation d'un niveau technique entre chaque étage, ce qui facilite les interventions sans interrompre l'activité du site. La grande verrière qui éclaire le bloc central constitue un véritable morceau de bravoure ; elle a, à ce titre, été classée comme monument en 1994. 

Il s'agissait, pour les promoteurs du CHU du Sart-Tilman, d'« humaniser l'hôpital ». Vandenhove a traduit cette volonté dans son souci permanent de qualité jusque dans les moindres finitions. Il a, en outre, suscité l'intégration d'œuvres en sollicitant de nombreux artistes pour concevoir des compositions à inscrire sur les lambris en tôles émaillés qui protègent le bas des murs intérieurs.

Pierre Henrion