La convention État/Ville du 26 mars 1907 lance les grands travaux pour pallier une reconversion urbaine sans vision d'ensemble. Ces améliorations promues en 1904 par Charles Buls et Paul Otlet conduisent au choix de Georges Hobé, à l'instigation du ministre de Smet de Naeyer, afin de pousser la Ville à édifier de grands équipements de loisirs, l'État prenant en charge les travaux d'infrastructure.
Ce projet de ville comprend la réappropriation des boulevards de la gare à la Meuse avec connexion vers la Citadelle, y compris une assiette pour voie vicinale, jusqu'au-delà du domaine fortifié, avec desserte du Grand Hôtel Namur-Citadelle et jonction avec le funiculaire. Un pont monumental en béton armé devait connecter les boulevards du bord de Meuse en franchissant la Sambre au Confluent, mais il est contesté, ce qui conduit plus tard au pont de France.
Le front de Meuse est remanié entre boulevards et halage, avec des compléments ici et là, comme la clôture basse du grand parterre face au pont de Jambes ou de celui au pied de l'École des Cadets (1882).
Sur l'esplanade en face de Terra Nova, occupée jusque-là par un vélodrome, au cœur du parc créé par Élie Laîné, entre le Grand Hôtel (incendié en 1914) et le Palais forestier, Georges Hobé implante avec brio le complexe du Stade des jeux et du Théâtre en plein air, ingénieuse combinaison unique en Europe, qui tire parti du relief et du réseau viaire. Fait rarissime, la signature de Georges Hobé est inscrite dans les quatre façades ! Un jardin et des améliorations à l'hôtel sont aussi restés sur papier, mais l'essentiel de ce qui constitue sa plus importante commande s'est concrétisé entre 1907 et la Première Guerre mondiale.
La marque imprimée par Georges Hobé à Namur pour en faire une ville touristique n'a d'équivalent plus tard qu'avec Roger Bastin, cette fois pour la dimension universitaire.
(Voir : Stade des jeux ; Théâtre en plein air)
Raymond Balau