Quartier de Messines

Jalon XX

Situé à 600 m au sud de la Grand-Place, le quartier de Messines apparaît comme une zone de transition entre le tissu traditionnel montois et l'urbanisation issue du démantèlement des fortifications et la création des grands boulevards. 

Sous l'impulsion coordonnée de l'association « sauvegarde et Avenir de Mons », créée en 1969 pour contrer les théories modernistes des Ciam (Congrès internationaux d'architecture moderne) d'« un urbanisme facteur d'aliénation humaine », la Ville de Mons adopte une politique urbanistique qui défend un urbanisme de « conservation intégrée ». Cette initiative prend la forme d'une « Charte urbaine » qui préconise la sauvegarde de l'échelle, du caractère et de la structure du centre ancien. 

Ce projet de rénovation urbaine cherche à s'intégrer à la morphologie de la ville historique par l'extension de son tissu urbain dense, continu et homogène, entre autres caractérisé par la taille des parcellaires, le rythme des façades, le respect des volumétries, le choix des matériaux traditionnels et l'articulation des espaces non bâtis. 

L'héritage architectural de la ville historique, fait de toits en bâtière à redents, du rythme vertical des baies et de parements en briques et en pierre bleue, confère à l'ensemble une grande unité typologique. Les îlots d'habitation sur quatre niveaux sont aménagés le long de voiries prioritairement dévolues aux piétons, les intérieurs sont dédiés aux espaces verts. 

La destruction des anciens dépôts a permis de désenclaver l'église du parcellaire privé et de rendre le parvis au domaine public, permettant ainsi de connecter, via des porches et des ruelles, une suite d'espaces publics (places et squares) qui offrent à l'ensemble une agréable qualité de vie. 

La distribution des cent cinquante-neuf logements est originale : elle superpose deux « maisons » desservies par des coursives situées au deuxième niveau et dont l'accès se fait via des escaliers à faible inclinaison. 

Dominique Gluck