Métro léger de Charleroi

Stations de métro, de tram et de bus

1983 1983 1992 1992
Réalisé

Parcourir le métro léger est l'une des expériences urbaines les plus déroutantes, et en même temps l'une des plus fascinantes de Charleroi. En effet, les trois branches du réseau actuellement en service ont été conçues avec des moyens financiers différents, et suivant des paradigmes d'aménagement de l'espace qui ont évolué au cours du temps et en fonction de plusieurs paradigmes des transports publics urbains de masse : métro, tram, voire le train-tram. L'emprunter revient à opérer la synthèse entre l'expérience du métro (vécue dans les grandes stations telles que Beaux-Arts, Waterloo, Ouest), celle du tram inséré dans l'espace public sur le modèle français en sites propres (tronçon de la boucle centrale inaugurée en 2012 entre les stations Parc et Sud, l'antenne de Gosselies inaugurée en 2013) ou encore l'expérience du train-tram desservant vers l'ouest de l'agglomération des tissus urbains de basses densités et empruntant des infrastructures ferroviaires qui lui sont propres (antenne d'Anderlues, inaugurée par phase au cours de la décennie des années 1980). Le réseau du métro léger permet aux voyageurs d'expérimenter des paysages uniques de Charleroi, en particulier sur la branche d'Anderlues et sur la boucle centrale, côté ouest. Initié au début des années 1960, inauguré le 21 juin 1976 (entre les stations « Villette » et « Sud »), le réseau devait compter soixante-neuf stations et mesurer 52 kilomètres de long, mais verra son ambition baisser avec la régionalisation de la politique des transports urbains (1991), pour proposer aujourd'hui quarante-huit stations (dont 10 souterraines) sur une longueur de 33,3 km. Sa construction a été l'occasion de confier à des architectes – et des artistes plasticiens ou à des évocations de l'univers des éditions Dupuis (stations « Parc » et « Janson »), formant une galerie d'art accessible à tous – des missions d'aménagement des stations qui iront, suivant les typologies de l'aménagement d'intérieur d'un gros œuvre souterrain, à la conception d'ensembles aériens suspendus ou posés sur le sol. Plusieurs stations sont remarquables : la monumentale et postmoderne « Beaux-Arts » du Groupe Structures (1983) et celles de l'architecte carolorégien Jean Yernaux, comme « Waterloo » (1992), « Samaritaine », « Gazomètre » (1992, rénovées en 2013) et plusieurs de l'antenne vers Châtelet – dont les très belles stations  « Pensée » –, partiellement aménagées et jamais exploitées. L'antenne vers Anderlues, construite et mise en exploitation la première, dans le courant des années 1980, se caractérise, quant à elle, par la présence de différentes stations d'inspiration brutaliste également réalisées par Jean Yernaux  (Dampremy, Leernes, Piges, etc.). Souvent considéré comme l'un des « grands travaux inutiles », le métro léger est néanmoins un réseau unique en son genre en Wallonie, à partir duquel une politique volontariste d'aménagement du territoire peut être envisagée. Le Projet de Territoire (2015) développé par la majorité communale et Charleroi Bouwmeester en prend le parti, considérant le réseau de métro – complété des deux futures lignes de Bus à haut niveau de service (BHNS, vers Montigny-le-Tilleul et Loverval-Bultia) – comme l'armature lourde du développement territorial et paysager de l'agglomération à l'horizon 2025.