Maisons de ville

Appartenant tout à la fois au boulevard périphérique créé à la suite du démantèlement des remparts et au quartier de la gare nouvellement édifié au début du XIXe siècle, les portions nommées « des Déportés » et « des Nerviens » témoignent du développement d'une nouvelle architecture à Tournai. On y remarque notamment les n° 30-32 et 34-36, deux maisons doubles dessinées en 1907 par Gustave Strauven pour un industriel d'Antoing, très grand amateur d'Art nouveau. Ces dernières créations de l'architecte bruxellois à Tournai se distinguent par leurs beaux sgraffites. Les fers forgés ont hélas été remplacés. Au n° 58, on trouve le dernier bâtiment Art nouveau élevé avant la Grande Guerre. L'architecte Van de Kerkhove crée cet « Hôtel Moderne » en octobre 1913 pour M. Vanderborght, propriétaire d'un autre établissement que l'architecte avait conçu pour lui à la place Crombez. Au n° 24, on peut admirer le rez-de-chaussée le plus élaboré de Tournai. Cette œuvre d'Oscar Stique, datant de 1908, se compose d'une maison d'habitation avec porte d'entrée séparée et de l'atelier de menuisier-ébéniste de son père. Il est presque indéniable que c'est celui-ci qui redessine les huisseries, boiseries et fenêtres du rez-de-chaussée, car le dessin de l'élévation ne correspond pas à la réalisation. Cette œuvre d'ébénisterie est sans doute créée comme pièce de maîtrise pour exhiber l'habileté du propriétaire, qui réalise également une salle à manger Art nouveau présentée en 1907 à l'Exposition du travail du bois.