Maisons de ville

Édifié aux débuts des années 1900, le quartier de la gare regroupe plusieurs belles bâtisses marquant son ancrage dans le nouveau siècle. Celles-ci sont les œuvres de quelques architectes belges de renom, sollicités par des autorités communales admiratives des grands chantiers menés dans la capitale. Le long de l'avenue Van Cutsem, on trouve ainsi des habitations Art nouveau comme le  n° 12 (1901) de l'architecte Verbraeken, dont seules les ferronneries et la fenêtre d'imposte restent intactes aujourd'hui (porte d'entrée remplacée et sgraffites  effacés) ; ou les n° 17 (1903), 18 (1902) et 19 (1903) de l'architecte Winants, caractérisés par leur travail de charpenterie et de menuiserie, et, particulièrement pour le dernier, par ses arcs outrepassés, ses beaux sgraffites et son étonnante mansarde arrondie. De l'autre côté du parc, le long de l'avenue des Frères Haeghe, on remarque le n° 25 (1903) de l'architecte Francis Strauven, apparemment dessiné par son frère ; le n° 28 (1908) de l'architecte De Guis, dans un style Art nouveau géométrique ; et les n° 29 et 30 (1909) de l'architecte Van de Kerkhove, dans une version plus stricte du style du précédent (dont il est alors probablement l'employeur). Enfin, les cinq maisons des n° 27, 28, 28b, 29 de l'avenue Van Cutsem et du n° 2 de la rue des Volontaires sont conçues en 1904 par Gustave Strauven, le plus intéressant et prolifique disciple de Horta. Cette série d'habitations se distingue des autres créations Art nouveau de Tournai par les fers forgés si caractéristiques de l'architecte, par ses huisseries, ses pierres taillées exceptionnelles et la signature inimitable du Bruxellois qui réalisa environ quatre-vingts maisons Art nouveau dans la capitale.