Maisons de maître

Habitation unifamiliale

1930 1930 1930 1930 1930 1930 1930
Réalisé

C'est dans les années 1930 que l'on procède à la vente des terrains de la section du boulevard la plus proche de la prison. Des maisons unifamiliales jointives y sont érigées, complétant la partie est du boulevard, aménagée quelques dizaines d'années plus tôt. Si les premières bâtisses relèvent d'un Art nouveau timide (n°68 de Wilbaux), les secondes sont marquées de références arts déco tardives (n° 16, 20 , 25, 27 de Bariseau, n° 29 de Carton, n° 33 de Ladavid. Dans un style comme dans l'autre, ces choix formels n'engendrent pas d'organisation spatiale particulière dans la distribution des pièces par rapport aux constructions voisines. Le caractère novateur de cette architecture consiste donc surtout en un soin tout particulier apporté au traitement de la façade, par les jeux de volumes et de décrochements. La déclinaison de formes majoritairement rectangulaires laisse parfois la place à une courbe, un cercle, un hublot, engendrant des ruptures. Un grand soin est apporté aux matériaux : briques de parement vernissées aux teintes diverses, carrelages de faïence, éléments décoratifs en fer forgé, vitraux, verre martelé, boules et autres formes géométriques en pierre bleue. L'oregon pine est régulièrement d'usage pour les menuiseries. Le dessin des portes d'entrée est particulièrement soigné, témoignant d'une concentration des choix plastiques sur cet élément. D'autres maisons relèvent du même esprit : les n° 41, 45, 47 et 49. La proximité de toutes ces constructions nées d'architectes différents mais d'une facture proche apporte un certain caractère à cette portion des boulevards de ceinture. Outre ces constructions, les hautes façades relativement similaires des maisons d'angle à la rue de Fontenoy, n° 30, et à la rue Général Rucquoy, n° 34, sont particulièrement soignées avec des jeux de formes, de couleurs et de matériaux spécifiques. De son côté, Delepierre renchérit les particularités du quartier avec deux constructions unifamiliales à la rue Général Rucquoy, n° 48 et 54. Cette dernière est marquée par un agencement organique et expressif, dont les courbes et contre-courbes évoquent l'école hollandaise.

Florian Mariage

Sources
Service Public Fédéral Finances, Archives de l’Administration du cadastre, Tournai
Bernard Bay, 250 ans d’enseignement supérieur à Tournai : une approche unique, Tournai : Académie des Beaux-Arts de la ville de Tournai, 2007, p.179-221
Archives de l'Etat de Tournai