Maison éclusière n°8 de Sainte-Anne

Habitation unifamiliale

1903 - 1904 1903 - 1904
Réalisé

La maison éclusière datait de 1847. Devenue insalubre, adossée au chemin de fer depuis 1866, les Ponts et Chaussées confient à Hobé en 1903 la conception d¹une nouvelle habitation, sur la rive opposée. Outre la manœuvre des bateaux desservant carrières et exploitations forestières ou industrielles, comme les Laminoirs du Monceau, et une « laiterie », rendez-vous des villégiateurs, l'éclusier et sa famille gèrent le passage d'eau sur l'Ourthe proche. Dans ce cadre pittoresque marqué par les infrastructures de déplacement, la construction est érigée sur un terre-plein bénéficiant de vues sur l'écluse et d'un bon ensoleillement pour les trois terrasses abritées par la toiture principale, un petit porche hors-œuvre s'accolant au pignon sud-est. Au départ d'un plan rectangulaire et d'une couverture à deux versants, l'agencement d'évidements et d'ajouts volumiques dote l'ensemble de formes indexées au programme différenciant chaque façade. La cuisine, le four et le WC sont au nord. Les pièces principales donnent sur le hall central et bénéficient de plusieurs orientations dans la course du soleil. La construction est en moellons de grès épincé maçonnés « par relevés », avec seuils, linteaux et chaînages en pierre de taille, sous une couverture en ardoises grises ; les menuiseries sont peintes en marron et blanc. Outre les terrasses couvertes, les éléments remarquables, récurrents chez Hobé, sont le porche et la chambre au-dessus du bureau. Le porche est une construction presque autonome, en bois, agrémentée de deux banquettes offrant accueil et protection. La chambre est traitée comme une très grande lucarne, le travail de couverture comprenant des bardages verticaux à rejet d'eau qui accentuent l'impression d'abri. Animée par une relative diversité au départ de principes élémentaires, cette habitation pratique et robuste fait corps avec le paysage. Des photographies en sont publiées en 1909 dans Notre Pays (Bruxelles) ainsi que dans Art et Décoration et Petites Maisons pittoresques (Paris). En 1907, Hobé transforme aussi les anciennes maisons éclusières de Sainval-Tilff (n° 6) et de Fêchereux-Esneux (n° 11).

Sources
Raymond Balau, «La maison éclusière de Tilff (1903-1904). Un modèle du genre, par Georges Hobé» dans Les Cahiers de l'urbanisme, n° 84, décembre, 2012, p.14-17