Situé au centre de la ville nouvelle, le bâtiment des Halles universitaires fait directement écho aux Halles de Leuven occupées depuis 1432 par l’Université et, aujourd’hui, par son rectorat. Il est dévolu à un programme urbain unique de par sa symbolique et sa multifonctionnalité : la gare ferroviaire au sous-sol, une zone commerciale au rez-de-chaussée et les espaces d’accueil et d’administration du rectorat de l’université à partir du premier étage. Cette partie comprend elle-même cinq édifices organisés autour d’une vaste cour offrant un contraste entre construction en brique ou en béton. L’architecture est marquée par l’œuvre de Louis Kahn (auprès duquel Lepère a travaillé) tant sur le plan de l’expression constructive que sur le plan de la structuration même des espaces servants/servis, du travail sur le détail et la lumière intérieure ou la distinction, dans les doubles façades, des expressions intérieures et extérieures. La composition joue finement des contrastes d’échelles et de la règle architecturale instaurée à Louvain-la-Neuve. L’édifice trouve à s’inscrire dans la cohérence du design urbain de la ville nouvelle (usage de la brique, rythme des élévations...) tout en s’en distinguant par son échelle et plusieurs traits monumentaux : le motif des grandes arcades sur la rue des Wallons, l’escalier d’entrée en avant-corps côté place, les hautes baies qui scandent les strates verticales de l’édifice ou encore les arcades « colossales » qui construisent l’entrée de ville du côté des quais de la station ferroviaire.

Maurizio Cohen et Patrick Burniat