Palais des congrès
Jalon XX

Palais et centres des congrès

1956 - 1958 1956 - 1958 1956 - 1958 1956 - 1958 1956 - 1958 1956 - 1958
Réalisé

Confiée au Groupe L'Équerre, moteur du modernisme dès les années 1930, la construction du Palais – comme celle de la gare des Guillemins (E.G.A.U., démolie) et de la Cité de Droixhe – est mise en œuvre dans le cadre du renouvellement des infrastructures en vue d'accueillir l'Exposition universelle de Bruxelles en 1958, constituant un apport local important à l'effort belge pour accueillir des rencontres internationales. La rationalité et la modularité du bâtiment ont permis de préserver sa fonction originelle jusqu'à aujourd'hui. Le choix du parc, qui combine l'agrément du site naturel et la facilité d'accès (proximité de la gare, du réseau routier, arrêt fluvial, héliport, hôtel), génère des contraintes en matière de stabilité et d'étanchéité. La proximité de la Meuse nécessite le placement dans le sol de sept cent nonante pieux Franki et d'un cuvelage étanche, mais elle se révèle aussi être un atout majeur du bâtiment, dont la silhouette caractéristique adopte sur 165 m la courbe du fleuve et s'ouvre largement vers lui par des vitres panoramiques. Le plan, fonctionnel, s'articule en deux ailes distinctes reliées par un grand hall d'accueil ; au nord, les espaces de réception (1 200 places) et, au sud, les salles de réunion avec leurs trois auditoriums (1 000, 500 et 250 places). Côté fleuve, long de 98 m, le grand foyer se distingue par la monumentalité de sa charpente en bois qui rappelle la carène d'un bateau. La valorisation de matériaux naturels guide le choix pour les parements extérieurs. La partie réservée à l'administration et aux studios de radiotélévision qui doivent assurer une présence constante sur le site, est recouverte d'une mosaïque de grès cérame bleu clair. Sa teinte s'harmonise avec le calcaire de Vinalmont qui prédomine et sert de support à deux œuvres abstraites de grande qualité : un motif aux lignes souples, dessiné par F. Wybaux et une composition ascensionnelle en carreaux de céramique colorés d'E. Herbiet. Le programme, la diversité de traitement des volumes et surfaces ainsi que la multiplicité des intégrations artistiques – à laquelle participe l'installation d'un monumental mur lumière (82 m sur 13 m) rétractable en façade, interagissant avec la Tour cybernétique voisine de N. Schöffer (1961) – confèrent au Palais des Congrès un statut d'équipement public d'exception. 

Irene Lund, Samuel Amory

Sources
Pierre Henrion, Le patrimoine moderne et contemporain de Wallonie de 1792 à 1958 : Le Palais des congrès, Namur, 1999, p.258-261.
«Chronique technique. Le Palais des Congrès de Liège» dans Le mouvement communal, n° 307, Bruxelles, 1 mai, 1957, p.195-201
Jean-Philippe Godinas, La restauration du Palais des Congrès de Liège, 2009
Thérèse Cortembos, Liège, Liège, Mardaga, 2004
Henri Jeunehomme, «Le palais des congrès, à Liège» dans La Technique des travaux, n° 1-2, Liège, janvier-février, 1960, p.16-28
O. Witmeur, «Le chauffage et le conditionnement d'air du palais des congrès, à Liège» dans La Technique des travaux, n° 5-6, Liège, mai-juin, 1960, p.187-192