Le Val Benoît, ancienne Faculté des sciences appliquées de l'Université de Liège (ensemble)
Jalon XX

Érigée sur les terrains de l'abbaye du Val Benoît, site acquis par l'Université dès 1924, la nouvelle Faculté des sciences appliquées – dont l'ouverture devait initialement coïncider avec l'Exposition internationale de 1930 – rassemble l'ancienne École des Mines, alors dispersée. 

Témoignant d'une maîtrise d'ouvrage éclairée, associant un collectif d'architectes sous la direction du professeur en construction métallique Fernand Campus, épousant avec intelligence les 10 ha du lieu – dont l'abbaye et les arbres remarquables sont maintenus –, la faculté constitue, à son inauguration en 1937, une vitrine du savoir-faire universitaire, largement publié et aujourd'hui, l'un des plus remarquables ensembles d'architecture moderne en Wallonie. 

Bombardé par l'aviation alliée, le mini-campus est réhabilité dans l'immédiat après-guerre (1947). Le transfert de l'Université au Sart-Tilman – entamé dès 1967 avec l'institut de chimie – sonne le glas  de son affectation. Si l'institut de mathématiques (1964) est reconverti pour abriter le Service public de l'emploi et de la formation (FOREM) et l'École supérieure d'acteurs du Conservatoire royal de Liège (ESACT), les édifices emblématiques sont abandonnés en 2006. 

Rapidement pillé, le site est sauvé in extremis par un projet de reconversion mixte, autour de centres d'entreprises, porté par l'agence de développement économique pour la province de Liège (SPI). Sa conception est confiée, en 2012, à l'association momentanée Baumans-Deffet, Alain Dirix et BEL (bureau d'études Lemaire), en collaboration (consultants) avec Sébastien Ochej, Virginie Pigeon (Du Paysage) et Matriciel (développement durable). 

L'institut de génie civil est le premier reconverti par Baumans-Deffet, sur le principe d'un parc d'activité vertical (2016), suivi des espaces publics. L'institut de mécanique est ensuite trasnformé en un complexe de logements par ARTAU architectes (coliving, 2021). La reconversion de la centrale thermoélectrique suit, par Baumans-Deffet, pour abriter la Cité des Métiers (2024). 

(voir : Centrale thermoélectrique ; Institut de mécanique ; Institut de Chimie et de métallurgie ; Institut de génie civil)

Jean Housen