Ancien Institut de Chimie et de Métallurgie de l'Université de Liège
Jalon XX

Bâtiment universitaire

1930 - 1936 1930 - 1936
Réalisé

Albert Puters, professeur d'architecture civile, adopte un langage d'une éclatante simplicité : sur toute la longueur de la rue (100 m), le corps principal se déploie en vingt-cinq travées et trois niveaux, et est rythmé en son centre par le léger décrochement du hall d'accueil et marqué en sommet par une horloge monumentale. Aux extrémités, deux ailes en retour de 75 m délimitent l'espace intérieur, liaisonné par des bâtiments et conférant au complexe la forme d'un E, dont la lumière inonde largement les différentes branches. 

Abritant les services de chimie analytique et industrielle, électrochimie, physico-chimie, métallurgie et sidérurgie, l'édifice est résolument fonctionnel : l'ingénieur-architecte prévoit une claire séparation des zones en fonction de leur destination.

La distribution des activités, la réflexion sur l'éclairage, la circulation et les liaisons fluides entre les différentes zones concourent à créer un espace d'une très grande efficacité, au plan très lisible pour les usagers, témoignant d'un souci d'harmonie, de confort et de simplicité. 

Les grands laboratoires, de 15 m en plan libre, sont regroupés aux extrémités des ailes latérales, tandis que les auditoires et salles de cours le sont dans la principale. La plupart des espaces sont parfaitement modulables, chaque étage constituant un immense plateau une fois les cloisons abattues : cette flexibilité est obtenue grâce à l'ossature métallique structurelle, enrobée de béton armé et foncée au sol par quatre cent vingt-six pieux Franki verticaux et inclinés. 

Perceptible à l'intérieur, le système constructif est masqué en façade par un parement de briques violettes. La pierre de taille est utilisée pour les soubassements, les marches d'escalier et les seuils de fenêtre, formant de longues lignes qui soulignent discrètement l'horizontalité de l'ensemble.

(voir aussi : Centrale thermoélectrique et laboratoire de thermodynamique ; Institut de mécanique ; Le Val Benoît ; Institut de génie civil)

Jean Housen

Sources
Anne-Françoise Lemaire, Albert-Charles Duesberg, architecte (1877-1951), Université de Liège, Histoire de l'art et archéologie, 1984
«Les nouveaux bâtiments de l'Institut de Chimie et de Métallurgie et de l'Institut du Génie Civil de l'Université de Liège» dans L'ossature métallique, n° 7-8, juillet-août, 1938, p.295-304.
Fernand Campus, «La charpente métallique de l'Institut de Chimie et de Métallurgie de l'Université de Liège au Val-Benoît» dans L'ossature métallique, n°3, mai-juin, 1933, p.99-115.
«Les nouveaux Instituts Universitaires du Val-Benoît, Liège. Communication de monsieur Campus» dans L'ossature métallique, n°1, mars, 1932, p.27-28.
«L'institut de Chimie et de Métallurgie» dans Bâtir, n° 63, Bruxelles, février, 1938, p.55-58.
Donatienne Blanjean, Les instituts de la Facultés des Sciences appliquées de l'ULg au Val Benoît : architecture caractéristique des années trente, 1990
Pierre-Louis Flouquet, «L'effort des jeunes architectes liégeois. L'activité du groupe l'Equerre» dans Bâtir, n° 9, Bruxelles, 15 août, 1933, p.330-333.
Fernand Campus, «Construction et restauration de la charpente métallique continue soudée en acier à haute résistance de l'Institut du Génie civil de l'Université de Liège» dans L'ossature métallique, n° 12, décembre, 1948, p.505-519.
Willy Put, «Les nouveaux Instituts de l'Université de Liège» dans Bâtir, n° 17, Bruxelles, avril, 1934, p.648-649.
Louis Henri, «Construction et Restauration de la charpente métallique de l'Institut du Génie Civil de l'Université de Liège» dans L'Ossature métallique, n° 2, février, 1949, p.67-80.