À partir des années 1960, et surtout à la suite du concile Vatican II, la célébration face au peuple s'exprimait comme un renouvellement profond de la liturgie de la messe. La chapelle de trois cents places construite pour les sœurs de Sainte-Marie constitue, à cet égard, une illustration radicale par le regroupement centré de l'assistance en opposition à l'organisation traditionnelle des églises longitudinales.
Pour Roger Bastin, « le programme appelait le plan circulaire parce que ce plan correspond à la forme que prend toute foule qui s'agglutine pour écouter un orateur et pour participer à un événement ». Le lieu se présente ainsi sous la forme d'un espace circulaire parfait de 21 m de diamètre proposant une disposition liturgique en fer à cheval.
La chapelle, dont le sol (cimentage à base de grains de quartz gris foncé) est légèrement en pente vers le centre, est couverte d'une calotte concave lambrissée détachée du mur périphérique laissant filtrer une lumière enveloppante indirecte, complétée par une grande ouverture tranchée au-dessus de l'accès.
Supportée par une structure rayonnante en bois lamellé-collé s'appuyant sur l'anneau rigide du cylindre en béton armé, la calotte est secondée par un dais horizontal qui marque le lieu de célébration qui s'avance profondément au cœur de l'assemblée, tout en étant fermé à l'arrière par un écran plat.
Le parti de la chapelle de Bastin a servi de modèle à plusieurs églises du Namurois, dont celles du Moulin-à-Vent de Bouge ou du Sacré-Cœur à Velaine-Jambes.
Jean-Paul Verleyen, Kevin Versailles
Sources |
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Roger Bastin architecte 1913-1986, Sprimont, Mardaga, 2001, p.47 ; 56. |
André Lanotte, «Une création : la chapelle des Soeurs de Sainte-Marie à Jambes» dans Art d'Église, n° 131, 1965, p.188-196. |
«Chapelle du pensionnat des Soeurs de Marie à Jambes» dans La Maison, n° 8, août, 1966, p.259 |