Bien que fortement altéré, ce témoignage de la dimension sociale de l'œuvre des frères Leborgne illustre l'évolution de leur style au début de leur carrière. La commande leur laisse plus de place pour l'expérimentation plastique que le travail de reconstruction qu'ils mènent à la même période à Wijtschate, près d'Ypres. Ils introduisent ici une série d'éléments décoratifs, géométriques, en façade : médaillons flanquant les fenêtres, modulation dans l'appareillage des briques, sans oublier les grilles forgées des soupiraux, de la porte d'entrée et de la lucarne. L'intérieur s'organise selon un programme proche de celui d'un hôtel. au rez-de-chaussée, un hall lumineux mène vers la loge de la concierge, qui garde l'accès à la cage d'escalier en bois, surplombée d'une verrière ornée de vitraux. Ce niveau accueille également le restaurant des pensionnaires, salle ouverte sur la rue par trois bow-windows aux vitrages colorés, ainsi qu'une salle de lecture, un parloir pour les visites, un bureau pour la direction, une lingerie et une salle à manger pour les sœurs. Les trois étages supplémentaires abritent des chambres et une chapelle aujourd'hui disparues. Le sous-sol, enfin, se compose d'une succession de caves et d'une cuisine ouverte sur une cour basse. L'hospice acquis par une école voisine, les espaces intérieurs ont considérablement changé. Seuls les volumes, l'entrée et la cage d'escalier ont conservé leurs structure, vitraux et sols.
Théophile Flecheux
| Sources |
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| Archives communales de Charleroi |