Villa Hoffsummer

Jalon XX

Construite pour un industriel lainier verviétois, cette villa urbaine présente un agencement de pièces assurant le confort de vie des habitants, la qualité d'accueil des visiteurs et l'intimité du personnel, une fois le service achevé. Les volumes extérieurs, sans fioriture ostentatoire,sont marqués par les jeux d'ombre et de lumière. Mais ce qui étonne chaque fois le voisinage, ce sont les toitures plates, objets de grands débats dans l'entre-deux-guerres ! Ce choix, négocié avec le maître de l'ouvrage, relève du constat que l'usage du lieu permet l'économie d'un étage à couverture pentue.Depuis la rue, l'impression générale d'horizontalité de cette maison unifamiliale est accentuée par des bandeaux continus en terra nova qui la ceinturent sur les deux niveaux supérieurs. Autre sujet de discussions dans ce quartier bourgeois : les châssis métalliques à quadrillage Van Hamme que certains trouvent davantage adaptés aux usines ! Et pourtant,il ressort de cette habitation simple un sentiment de mesure, de géométrie raisonnée et de quiétude, le bow-window apportant une touche d'inspiration anglaise. Entourée d'un jardin arboré et fleuri clos d'une double haie, aux allées rectilignes reflétant les axes conducteurs du plan, elle est dotée d'une terrasse couverte, véritable leitmotiv de l'architecte qui dessine également du mobilier pour son client. Cette recherche d'harmonie totale, ce souci du détail n'étonneront pas de la part d'un homme sensible et cultivé qui fréquente,dans sa jeunesse,l'atelier de Victor Horta. En optant pour l'adéquation de la forme à la fonction et le refus d'une ornementation superflue, il s'inscrit dans la lignée belge des modernistes, mais avec modération. Voir aussi du même architecte la Villa Unden, en face (n° 31, 1948) et la Villa Paul Demortier (rue Jean Gôme, n° 31, 1939). 

Anne-Françoise Lemaire