Grand Théâtre de Verviers

Théâtres / Opéra

2017 - 2017 - 2017 - 2017 - 2017 - 2017 - 2017 - 2017 - 1890 - 1892 1890 - 1892
Réalisé

Dès le XVIIIe siècle,les Verviétois bénéficient de salles de spectacle et apprécient le ballet et lethéâtre. La «  Bonbonnière » de la place Verte est devenue insalubreet trop exigu... L'administration communale décide, en 1888, de créer unecommission spéciale pour la construction d'un nouveau théâtre plus grand etconforme aux normes de l'époque. Six ans plus tard, un concours public estlancé, en deux épreuves. Trente soumissionnaires participent à la premièreesquisse déposée anonymement. Les cinq candidats retenus doivent rendre unprojet avec une salle de mille trois cents places assises, allant jusqu'aumobilier, décors, machinerie, chauffage et électricité ; et une estimationdétaillée ne pouvant dépasser 450 000 francs. Le marché est attribué en 1890 àl'architecte verviétois Charles Thirion, déjà très engagé dans la constructionde la cité lainière. Les travaux s'enchaînent dans le courant de la même annéeet sont inaugurés en grandes pompes à peine deux ans plus tard alors que lechantier se poursuit jusqu'en 1895 et coûtera finalement 700 000 francs. Ceflamboyant théâtre à l'italienne est la première salle de spectacle entièrementélectrifiée de Belgique. Ce temple culturel présente un plan quadrangulaire de1 620 m. construit en simili pierre, grès de Larochette et calcaire. L'ensembledonne l'aspect d'un bâtiment en pierre naturelle, orné de décors reflétant sonaffectation. Cette architecture, d'influence classique, est représentative dusouhait de la haute bourgeoisie d'accéder à un statut de grande ville par lebiais d'édifices importants. La même intention se poursuit à l'intérieur. Lesfinitions de la salle de spectacle et du grand foyer sont richement décorées.L'organisation du bâtiment empêche les différentes classes sociales de secroiser. Il y a des places pour voir et d'autres pour être vu. Après plus d'unsiècle de spectacles, une restauration complète s'impose, afin de rendre laprestance d'origine à ce chef-d'oeuvre, ainsi qu'une remise aux normesactuelles, amélioration du confort thermique et acoustique, renouvellement etapport de nouveaux outils scéniques, et la construction d'une extension en vued'augmenter et d'enrichir les possibilités de spectacle (1, 2).

Sources
G. Cardol, «La musique et le Théâtre lyrique» dans dans Freddy J. (dir.), Le XXe siècle vervietois, Verviers, 2002, p.329-339
J. Spitz & L. Klinkenberg, Décors intérieurs verviétois, Verviers : Aqualaine, 2007, p.240-246
Catherine Bauwens, Le patrimoine civil public de la région verviétoise, Dison : Ministère de la Région wallonne, 1996, p.89-96