Signalée par une haute croix en fer forgé, la nouvelle chapelle remplace celle de 1878 détruite lors des bombardements de 1944. En parcourant la rue principale du village, on la découvre implantée en fort retrait parallèlement à l'alignement. Sa volumétrie, son gabarit et les matériaux utilisés l'intègrent en pleine discrétion dans la suite des volumes en grès des constructions voisines. Elle présente sur la gauche de la façade principale une haute et profonde entrée que surmonte le support en béton des cloches. La rive supérieure du toit à simple versant est soulignée par un bandeau vitré continu qui procure à l'intérieur de l'espace une subtile lumière rasante qui irradie la pente apparente de la couverture, rythmée par une structure métallique. Côté arrière, la façade peu élevée s'ouvre complètement sur le paysage champêtre et apporte l'éclairage nécessaire à l'espace de célébration caractérisé par le dialogue créé entre parois blanchies et murs en moellonnage nu. La zone de l'autel bénéficie en outre, côté rue, d'une percée visuelle que manifeste une saillie oblique en béton brut. Reconstruite avec les subventions allouées aux dommages de guerre, la simplicité et la modernité de la chapelle doivent beaucoup à la ténacité du chanoine Lanotte qui, contre l'avis du ministre des Travaux publics, a œuvré pour préserver le caractère innovant du projet de Bastin.
Jean-Paul Verleyen
Sources |
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Tourner la page : Le patrimoine religieux d'après-guerre : quelques témoins dans le nord de la province de Luxembourg, Marloie, Maison de l'urbanisme Famenne-Ardenne, 2009, p.15-16. |
André Lanotte, Roger Bastin architecte, 1913-1986, Sprimont, Mardaga, 2001, p.55. |
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