Initialement, le projet du Foyer Montagnard était particulièrement ambitieux. Les premières études d'implantation montrent l'ouverture et l'urbanisation d'un intérieur d'îlot de taille importante, dont les bordures s'étaient progressivement fermées par les constructions en ruban. L'intention était de projeter une autre logique sur ce paysage urbain. En 1953, Bourgeois radicalise son plan initial de 1950. Les blocs d'appartements qui, à l'origine, suivaient partiellement le tracé des rues existantes sont désormais tous placés selon une orientation stricte est-ouest, ce qui aiguise le contraste entre l'urbanité spontanée existante et les nouveaux immeubles. Finalement, seulement une fraction du plan d'ensemble de 1953 est réalisée, entre 1953 et 1957. Cette première phase comprend la partie nord, entre les rues Trieu Kaisin et François Reconnu, composée de cinq blocs avec, au total, cent vingt logements, un centre de santé et un bâtiment administratif. Entre 1954 et 1958, un deuxième lot de quatre-vingt-quatre logements est construit le long de l'avenue du Centenaire. Finalement, les deux pôles sont connectés par une zone piétonnière. Les barres d'habitations sont des parallélépipèdes simples, réalisés en briques rouges, posés sur des socles en pierre bleue. Le projet a connu une certaine fortune critique grâce à l'intégration d'une peinture murale de Jo Delahaut à la demande de Bourgeois. Ni l'intervention de Delahaut ni l'aspect original du projet de Bourgeois ne sont restés intacts lors des différentes campagnes de rénovation.
| Sources |
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| Limplantation des groupes dhabitations, Bruxelles : Ministère des travaux publics et de la reconstruction, 1954, p.32 |
| «Groupe de logements» dans Habitat et habitations, n° 3, mars, 1957, p.40 |
| Victor Bourgeois, «La géométrie libre et les habitations à bon marché» dans La Maison, n° 10, octobre, 1954, p.305-307 |