Extension de la maternité Reine Astrid

Dans l'après-guerre, Victor Bourgeois et Marcel Leborgne collaborent sur une série de commandes de l'Intercommunale des œuvres sociales du Pays de Charleroi. Ils dressent, entre autres, les plans de l'agrandissement de la Cité de l'enfance, les bureaux de l'intercommunale à Marcinelle et ceux de l'extension de la maternité Reine Astrid, chef-d'œuvre de Marcel Leborgne (démolie en 1987). Pour ce dernier projet, les deux architectes élaborent en 1938 pas moins de sept esquisses, dont une sera finalisée et construite par l'agence de Bourgeois à partir de 1955. Il s'agit là de l'unique réalisation dans le centre de Charleroi de l'architecte moderniste d'origine carolorégienne. Le plan en forme de L se plie autour de l'aile gauche de la maternité Reine Astrid avec l'entrée principale dans l'angle intérieur, à proximité de la circulation verticale. À chaque étage, un hall conduit vers deux couloirs qui donnent accès aux différents éléments du programme. Aux endroits qui nécessitent plus d'espace que celui offert par l'épaisseur de l'aile, une simple excroissance volumétrique est réalisée ; c'est, entre autres, le cas pour le petit auditoire au rez-de-chaussée. La composition des façades est classique : sur un socle en pierre bleue s'élèvent cinq étages revêtus d'une pierre blanche artificielle. Les ouvertures des fenêtres donnent un rythme uniforme aux façades et soulignent au dernier étage, grâce à des baies plus importantes, la corniche du bâtiment. Pour ce projet, Bourgeois applique pour la première fois un dimensionnement sur la base de panneaux de façade modulaires de 40 sur 90 cm. Dans un article de 1958, le critique Pierre-Louis Flouquet pointe ce choix fondamental comme la qualité principale du projet, tout en soulignant la « sérénité esthétique du projet » et la « retenue qui particularise d'une façon toute latine les meilleures œuvres ». Le bâtiment abrite aujourd'hui le siège du CPAS de Charleroi.