Cité du Soleil

Dans la recherche de solutions à la pénurie nationale de logements sociaux qui frappe toute la Belgique et Charleroi en particulier, la cité du Soleil constitue une réalisation intrigante. C'est en 1985 que débute le chantier de ces vingt maisons commandées par Maison Pour Tous à l'architecte Jean-Pierre Dooms. La réalisation est confiée à la société Lixon, où travaille à ce moment l'architecte Paul Petit. Ce dernier, engagé dans l'industrie métallurgique et l'expertise locales, s'approprie les plans de Dooms et conçoit un système constructif alternatif en acier, sans toutefois modifier l'agencement initial. Ainsi, les gabarits traditionnels sont déjoués par une ossature légère en acier galvanisé boulonnée, recouverte en façade, et par une toiture de panneaux faits d'acier prélaqué et d'isolant. Les escaliers sont partiellement externalisés pour économiser les surfaces bâties : le jeu de niveaux et d'emprise extérieure ainsi créé privatise quelque peu les entrées. Dans un même souci d'économie, plusieurs technologies explorent – encore timidement – la prestation énergétique : comportement thermique de l'enveloppe, ventilation mécanique avec échange de chaleur, chauffe-eau solaire. L'approche est, à l'époque, vantée par le président de la Maison pour Tous comme « audacieuse, résolument futuriste, image de notre savoir-faire wallon et vitrine pour l'exportation ». D'autres, au contraire, critiquent une architecture légèrement « mobil-home ».