Palais des Beaux-Arts de Charleroi
Jalon XX

Salles de spectacles Centre d'exposition

1957 1957 1998 - 2000 1998 - 2000 1998 - 2000 1998 - 2000 2016 - 2022 2016 - 2022 2016 - 2022 2016 - 2022 2016 - 2022
Réalisé

Construit consécutivement au nord du Palais des expositions, ce palais de la culture et de l'art voulu par Joseph Tirou s'inscrit également dans la politique des grands travaux menés à l'époque. 

Sur un site exigu, fait, d'une part, d'un bâti existant place du Manège et d'un terril à l'ouest, l'architecte parvient à répondre admirablement au programme demandé. Sur les cendres du Théâtre des Variétés, chaque détail du projet de Joseph André est soigneusement élaboré. 

L'entrée monumentale légèrement incurvée invite le visiteur à pénétrer sous les colonnades vers le grand hall entièrement paré de marbres noir et blanc. Entre intérieur et extérieur, ce hall de rassemblement sert d'interface aux différents programmes du palais. De là, le visiteur accède soit à la salle des congrès située à l'étage supérieur, soit traverse une seconde colonnade vers la salle de spectacle. De sobre finition, la salle des congrès est magnifiée par la fresque "La Fille ignorante" de René Magritte. 

Au rez-de-chaussée, une rotonde composée de huit colonnes de marbre noir détourne l'attention du visiteur afin de lui faire oublier le léger balancement du plan qui l'emmène vers la salle de spectacle. 

La salle de spectacle compte mille huit cents places assises réparties au rez-de-chaussée et sur un balcon à la portée impressionnante pour l'époque. Les parois et les balustrades sont couvertes de bois, tandis que les sols et les sièges sont parés de velours rouge. L'ensemble confère une atmosphère chaleureuse à l'endroit. L'accès aux balcons de l'étage se fait par des distributions de faible hauteur sous plafond. Le caractère majestueux de la salle n'en est alors que mieux souligné lorsque le visiteur y pénètre. Au sous-sol, de manière inattendue, l'architecte installe une piste de danse au plancher lumineux accessible directement depuis l'extérieur. 

Outre la fresque de la salle des congrès, Joseph André s'entoure d'une quinzaine d'artistes, dont Ossip Zatkine, Jean Ransy ou encore Pierre Paulus pour faire de ce Palais des beaux-arts l'une des plus belles salles de spectacle de Belgique. 

En 2000, les frères Lhoas achèvent son extension, ouverte sur son flanc par une nouvelle peau de verre et d'acier. 

SA et Irène Lund

Sources
Palais des Beaux-Arts de Charleroi, vingt-cinq témoignages pour cinquante ans d'histoire, Charleroi, Palais des Beaux-Arts de Charleroi, 2007
Guy Rassel & Pierre-Jean Schaeffer, Palais des Beaux-Arts de Charleroi , 40 Ans : 1957 - 1997, Charleroi, Palais des Beaux-Arts de Charleroi, 1997
«Le Palais Des Beaux-Arts de Charleroi, architecte Jos André» dans Rythme, n° 24, juin, 1958, p.23-26
Pierre-Louis Flouquet, «Le Palais des Expositions de Charleroi» dans La Maison, n° 9, septembre, 1954, p.272-276
L. De Neuville, «Le palais des expositions de Charleroi» dans La Technique des travaux, n° 7-8, Liège, juillet-août, 1954, p.229-240