Extension du Palais de justice, le "Palais du verre", siège du tribunal du travail

Créé après la Deuxième Guerre mondiale afin de promouvoir le développement et la recherche au profit de l'industrie verrière, très présente dans la région, l'Institut national du verre (INV) entre dans ses nouveaux bâtiments en 1967. L'immeuble accueille des bureaux, des laboratoires, une bibliothèque, une salle de congrès et de conférences. Des halls d'essais semi-industriels sont également construits le long du boulevard Defontaine. En 1973, on y installe le musée du Verre, notamment grâce à la collection de Raymond Chambon, cédée à la Ville de Charleroi en 1966. À la suite de la disparition progressive de l'industrie verrière, les activités de l'institut diminuent également. À la fin du siècle, l'État fédéral, propriétaire des lieux, décide la transformation du bâtiment en annexe du Palais de justice voisin. Le musée du Verre quitte les lieux en 2002 pour s'installer en 2007 sur le site du Bois du Cazier. Cas peu commun, c'est le même architecte qui est désigné pour transformer son bâtiment pour accueillir les nouveaux locaux destinés à la justice. Les anciens locaux sont réhabilités en bureaux, espaces communs, salles d'audience et espaces de stockage pour les archives. Le volume inférieur qui accueillait le musée devient la salle des pas perdus ouverte sur deux niveaux, et l'auditoire peut être utilisé en dehors des activités de la justice. De manière générale, le second œuvre a été démoli, et seule la structure a été conservée et mise en valeur. La pierre, l'acier Corten et, surtout, le verre, qui domine les nouvelles façades, permettent de donner une identité propre au  bâtiment, rebaptisé « Palais de verre ». Pour accueillir le nouveau programme et les exigences contemporaines de confort et de sécurité, la transformation est radicale, mais le parti architectural d'origine est conservé, tout comme le gabarit. À cause de la configuration du site et surtout des pentes existantes, les aménagements extérieurs ont nécessité une attention particulière.

Maurizio Cohen