Chapelle Saint-Nicolas
Jalon XX

Eglises ou apparenté

1961 - 1962 1961 - 1962
Réalisé

Grâce à l'initiative de l'abbé Jules Delvigne, cette petite construction est réalisée en quelques mois sur un terrain encadré par la végétation, le long d'une route face à la Meuse et à proximité de la frontière française. La chapelle doit accueillir une centaine de fidèles et son programme prévoit une nef, un chœur, une sacristie et un bureau de consultation. Le faible budget disponible amène à des choix simples et radicaux. Le plan montre un espace rectangulaire couvert entouré de murs qui forment un deuxième rectangle dessinant un patio donnant accès à la chapelle, tout en servant de parvis. L'accès est marqué par quelques marches encadrées par un muret qui sépare de la rue latérale et par une lame verticale en béton surmontée par un clocher. Celle-ci est réalisée avec un coffrage de planches verticales en bois de largeurs irrégulières, rythmées par des joints creux horizontaux qui renforcent l'aspect sculptural. Les voiles de béton coulé qui constituent l'ensemble des murs sont crépis et couverts d'un badigeon de ciment blanc. La blancheur des murs contraste avec le ton foncé des toitures en ardoises d'amiante-ciment. L'entrée se trouve sur la façade basse et vitrée s'ouvrant vers le patio. Les faces latérales de la construction suivent les versants asymétriques de la toiture. Grâce au décalage de ceux-ci au niveau du faîtage, une grande baie vitrée éclaire le chœur. À l'intérieur, les plafonds sont en lambris de planches. Celui qui surmonte le chœur est peint en rouge, alors que celui de la nef est peint en bleu. Ils garantissent une qualité acoustique efficace et accentuent le dynamisme de l'espace. L'autel a été réalisé dans un marbre du pays, le rouge de Gochenée bouchardé. Comme pour plusieurs de ses réalisations, Bastin s'inspire des architectures scandinaves. Mais la sobriété élégante du dessin et les solutions franches aux lignes essentielles s'inscrivent aussi dans la mouvance du renouveau de l'art sacré de l'époque prôné par son mentor, l'abbé André Lanotte. Cet aspect est renforcé par le mobilier liturgique et les œuvres d'art réalisées par des artistes qui s'inscrivent dans ce même courant. L'aménagement intérieur montre une disposition qui évite d'utiliser l'axe central en privilégiant une circulation latérale. 

Maurizio Cohen

Sources
«Heer-Agimont, Belgique. Chapelle Saint-Nicolas» dans AC, revue internationale d'amiante-ciment, n° 49, janvier, 1968, p.48-49.
Roger Bastin, «La chapelle de Heer-Agimont» dans L'Art d'Église, n° 122, 1963, p.257-264.
«Chapelle Saint-Nicolas à Heer-Agimont» dans La Maison, n° 8, août, 1966, p.256